Recovery J.Jk

42 - Obscurité

ELEANOR

Jungkook ne me rendait vraiment pas la tâche difficile. Chaque fois que j'essayais de le détester, il faisait quelque chose qui m'empêchait de le faire complètement.

Comme à halloween, lorsque je m'étais réveillée démaquillée, et vêtue de ses vêtements.

Ou hier encore, lorsqu'il était intervenu pour calmer le conflit entre Namjoon et moi, au point même de s'opposer à ses idées et de me donner raison devant tout le monde.

Peu importe combien j'essayais de fermer les yeux sur ce genre d'action, mon cœur lui, était incapable d'ignorer et fondait un peu plus chaque fois.

Ma solution pour ne pas être témoin de ce genre d'élan d'altruisme de sa part, étant de l'éviter un maximum. Mais c'était difficile d'ignorer le principal concerné quand on travaille avec lui. Et puis, plus je m'éloignais, plus Jungkook faisait en sorte de se trouver sur mon chemin.

Malgré tout j'étais quand même parvenue à prendre mes distances pendant un mois. Nous étions en décembre et les congés de Noël approchaient. Je n'avais plus vu le groupe en dehors du travail depuis halloween, à part Jimin, et cela m'avait beaucoup aidé. A vrai dire ce n'était même pas fais exprès, j'étais débordé avec le girls band qui rencontrait beaucoup de complications.

Mon quotidien se composait de l'agence, de Sora, de Jimin et de Hana. Je n'avais pas eu une vie sociale aussi complète depuis... Et bien jamais. Il m'arrivait même quelques fois de fréquenter les filles de Seoul's sisters durant mon temps libre.

Jimin et moi nous retrouvions au minimum une fois par semaine et chaque jours nous nous rapprochions un peu plus, à tel point que sa place dans ma vie était quasiment aussi importante que celle de Sora. J'insistait sur le presque, car aucune relation ne pouvait atteindre, celle que nous partagions.

Après cette fameuse soirée de combat de boxe, je craignais qu'il m'en veuille et que les choses changent entre nous, mais nous avons eu une discussion à ce sujet le lendemain d'halloween et il m'avait assuré qu'il comprenait et qu'il ne m'en voulait pas. J'étais sincèrement reconnaissante et une partie de moi culpabilisais même un peu. Mais nous n'en avons jamais reparlé depuis. Tout ce que je savais, c'est qu'il continuais à aller à chacun de ses match, et qu'à chaque fois Jungkook finissais dans un sale état, ce qui inquiétait grandement Jimin, mais il n'osait rien lui dire. Nous ignorions quel était le but de ces matchs illégaux et inéquitables, ou encore combien de temps cela allait durer, alors nous évitions d'y penser.

Mon cerveau ruminait constamment sur la même chose, j'avais évalué la situation sous tous les angles et j'étais épuisée. Mais peu importe combien je détestais penser à cette situation, je préférais encore penser à tout ça, si cela pouvait me faire oublier quel jour nous étions.

Car aujourd'hui mes pensées étaient toutes autres, et la seule chose qui hantait mon esprit était la date d'aujourd'hui. Le vingt-deux décembre, mon anniversaire.

Mais également celui d'Adonis.

Et depuis la disparition de mon frère, ce n'était plus un heureux prétexte pour célébrer le jour de ma naissance. Mais plutôt un rappel constant que mon frère n'était plus de ce monde et que pendant que moi je prenais de l'âge, lui ne vieillirait plus jamais.

Ce matin, plus que d'habitude, j'étais prête en avance.

Il faut dire que le fait de ne pas avoir fermé l'œil de la nuit m'avait beaucoup aidé. J'étais debout une heure avant que mon réveil sonne, ce qui m'avait laissé largement le temps de me retrouver avec mes pensées, choses que je voulais éviter, mais visiblement mon cerveau aimait me torturer.