Chapitre 1

931 25 5
                                    

Salut jeunesse dorée de Manhattan, ici Gossip Girl. Une de mes meilleures indics, Melanie91, vient de m'envoyer un scoop : Eily Miller repérée à la gare de Grand Central, bagages à la main. Il y a un an, la reine des soirées disparaissait mystérieusement pour un soi-disant pensionnat. Et la voilà qui réapparaît. Si vous ne me croyez pas, regardez par vous-même, Melanie91 nous a envoyé une bien jolie preuve.

J’entends les talons de ma mère résonner dans le couloir.

— Eily, dépêche-toi, tu vas être en retard !

Je pousse un soupir et roule sur le côté, la tête enfouie dans mon oreiller.

Quelques minutes plus tard, debout devant mon miroir, j’inspecte une dernière fois mon reflet. Mon uniforme de Constance Billard est impeccable, mon serre-tête posé avec soin. J’attrape mes nouvelles bottines de créateur, les enfile et saisis mon téléphone avant de quitter ma chambre.

Dans la cuisine, ma mère m’adresse un sourire éclatant alors que je m’empare d’une pomme.

— Bonne journée, ma puce. À ce soir !

— Merci, maman, je réponds, la voix un peu hésitante.

Je franchis la porte de notre appartement et descends les marches quatre à quatre. Une limousine noire m’attend juste devant l’hôtel. Je monte rapidement à l’intérieur et indique au chauffeur la direction du lycée.

Mon cœur bat plus vite que je ne l’aurais cru. Je me demande comment mes anciens amis vont réagir en me voyant. Je ne leur ai plus parlé depuis mon départ, il y a un an. Pas un message, pas un appel. Et même si je m’en veux de les avoir laissés sans explication, je savais que je n’avais pas le choix.

Quand la limousine s’arrête devant Constance Billard, j’inspire profondément et sors. Quelques regards curieux se tournent vers moi alors que je monte les marches.

— Eily ?

Cette voix… Je me fige avant de me retourner avec un sourire en coin.

— Chuck, je réponds d’un ton léger. Tu ne m’as pas oubliée, on dirait.

Il s’approche, l’air toujours aussi sûr de lui.

— Comment t’oublier ? Alors, qu’est-ce qui t’amène ? Je te manquais trop ?

— Il était temps que je rentre à New York, je réplique en haussant les épaules, masquant l’émotion qui me serre la gorge.

Il me fixe quelques secondes, comme s’il cherchait à lire entre les lignes. Mais je refuse de me laisser déstabiliser.

— À plus tard, Chuck, je lâche avant de le contourner pour entrer dans le bâtiment.

Dans les couloirs, des chuchotements m’accompagnent. Je sens les regards glisser sur moi à chaque pas. Après un détour par l’administration pour récupérer mon emploi du temps, je me dirige vers mon casier et y range mes livres.

À l’heure du déjeuner, je repère Blair sur les marches, entourée de sa cour. Une blonde, plus jeune, distribue des invitations sous son œil attentif. Mon cœur se serre légèrement en la voyant. Ma meilleure amie. Enfin, avant.
Je prends une inspiration et m’avance vers elles.

Upper East SideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant