Chapitre 4

24 1 0
                                    


C'était évident. J'aurais définitivement dû me douter que je n'allais pas avoir de nouvelles d'Harry et je me sens si stupide d'y avoir cru. Le bal de mai remonte à deux mois et je n'ai eu aucun signe de vie d'Harry. J'ai encore couru chercher le journal à la porte tous les jours, jusqu'à cette semaine où je n'ai plus trouvé la force. J'avais peur de le savoir mort, surtout quand je repense à la blessure qu'on lui a infligée. La colère a finalement dépassé ma peur.

J'ai dû mal à comprendre pourquoi Harry disparaît de la sorte, je comprends encore moins pourquoi il n'est pas venu après le bal. Parce que je suis certain qu'il sait que j'en avais besoin. J'avais besoin de comprendre, d'avoir encore de l'attention, de pouvoir encore le toucher et goûter à ses lèvres.

Il ne m'a pas laissé cette chance.

Au départ, j'ai surveillé la fenêtre parce que j'étais presque sûr qu'il allait revenir et qu'il allait m'embrasser dans l'arrière boutique. Je l'ai imaginé se coller à moi et j'ai pensé à la façon dont je pourrais potentiellement faire courir mes doigts sur son torse. Et puis après, j'ai compris que mes rêves ne pourraient pas se réaliser.

Ensuite, je suis passé par une phase de panique. Je pensais qu'Harry voulait juste se prouver que j'avais un penchant pour lui et qu'il allait m'attendre devant chez moi avec les gens qu'il a l'habitude de fréquenter, pour me mutiler, ou pire. Cet épisode n'a pas duré très longtemps, j'ai vite repris mes esprits. Au fond de moi, même si je ne le connais pas très bien, je sais qu'Harry n'est pas ce genre de personnes qui trahit les autres. Encore moins pour quelque chose qu'il a commis de son plein gré. Je n'ai pas senti le dégoût dans ses baisers. Et je pense que j'ai eu raison de me faire confiance là-dessus.

Et puis finalement, je suis arrivé à l'étape où j'essaie de passer à autre chose. Il ne reviendra pas me voir. Peut-être que le baiser ne lui a pas plu. Peut-être qu'il n'a juste pas le temps. Peut-être qu'il a rencontré quelqu'un d'autre. Il y a forcément une raison qui explique son silence mais je n'ai plus le temps et la force de m'en inquiéter.

Il y a aussi une raison beaucoup plus valable sur mon changement radical. Depuis quelques semaines, j'ai l'agréable visite d'une jeune femme. J'étais tellement focalisé sur Harry que je n'ai pas remarqué les signes avec elle. Elle s'appelle Madeleine. Elle a commencé à venir une fois par semaine. Puis deux. Et puis tous les jours. Elle venait acheter n'importe quoi, ou parfois-même elle passait me voir pour obtenir des conseils sur comment panser une plaie ou quoi prendre pour des migraines. C'est là que j'ai compris pourquoi elle venait aussi souvent.

La raison pour laquelle je suis entré dans son jeu reste un mystère. Je crois qu'elle me plaît plutôt bien Madeleine. Ses cheveux longs et roux sont soyeux, elle est petite avec une certaine force de caractère. Elle est drôle aussi. Je m'y suis sans doute intéressé aussi parce que j'avais besoin de combler ce vide qu'Harry avait laissé. Un jour, elle m'a dit « Mon père trouve que vous êtes un bon parti Monsieur Tomlinson, et moi aussi je le crois. ». Seul un petit sourire est apparu sur mon visage et c'est l'unique réponse qu'elle a obtenu. Je crois que c'était sa façon à elle de faire le premier pas. C'était maladroit, mais charmant. Alors la fois d'après, j'ai osé l'embrasser. Je ne sais pas quelle force m'a poussé à le faire et c'était peut-être déplacé et loin d'être romantique mais c'est ce qu'elle voulait. C'est horrible à dire mais je me sentais important pour une fois ; elle venait me voir alors que je ne pensais qu'à la même chose depuis des semaines et même si je ne pouvais pas tirer un trait sur Harry, j'arrivais à rire et à me sentir utile.

Le bal du LancasterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant