9-1-1 : J'espère que tu es plus heureux aujourd'hui

Chapitre 3

Buck reçoit l'appel seize jours après la deuxième opération d'Eddie.

Il se dépêche de ramener Carla chez lui, d'installer Ellie avant son arrivée et de rassurer Christopher sans trop lui en dire. Il n'est tarde pas à se retrouver en route vers l'hôpital, Ramon et Helena en haut-parleur, cherchant le chemin le plus rapide à travers le trafic de Los Angeles. Il grimpe sept étages à pied au lieu d'attendre l'ascenseur, presque en courant dans le couloir avant qu'on lui rappelle qu'il est dans l'unité de soins intensifs et pourrait-il, s'il vous plaît, se calmer ?

Le médecin d'Eddie sort de la chambre quand Buck arrive.

« Reprenez votre souffle, M. Buckley, c'est une bonne nouvelle. » Et ce simple message relâche la pression qui lui enserre le cœur, Buck prenant enfin un moment pour respirer tandis que le médecin lui sourit. « M. Diaz a montré des signes de reprise de conscience il y a une heure mais ne s'est pas complètement réveillé. Il est maintenant conscient et modérément alerte, même s'il est encore très fatigué. Ses réactions sont relativement normales pour la situation, bien que son élocution soit ralentie. Nous n'avons pas encore relevé de problèmes de mémoire, cependant il ne se souvient pas de l'accident, ce qui est attendu. » Il vient juste de se réveiller, et l'accident a probablement été si soudain qu'il a perdu connaissance immédiatement. « Nous allons planifier des tests, probablement dans les prochaines heures, et surveiller ses réponses. Une fois qu'il aura repris un peu de force, nous évaluerons ses mouvements physiques. »

« C'est super, oui, donc... il parle ? Il est alerte ? » Buck ne pense qu'au fait qu'Eddie est conscient, qu'il est réveillé, avec eux, et qu'il semble même être capable de communiquer.

« Oui, vous pouvez entrer le voir. » assure le médecin d'un ton calme, « Mais s'il vous plaît, limitez l'excitation. Ne soyez pas surpris s'il parle lentement, fait de longues pauses ou bégaie, et essayez de ne pas attirer l'attention là-dessus pour ne pas agiter M. Diaz. »

« Et si... s'il pose des questions sur l'accident, je devrais... » Buck ne sait pas exactement quoi dire ; quand Eddie s'était fait tirer dessus, il n'y avait pas eu besoin de décider quoi lui dire puisqu'il s'en souvenait, mais cette fois, c'est différent.

« Essayez de le garder calme. Si vous pensez qu'il est préférable qu'il sache, alors dites-le-lui, mais ne le laissez pas s'énerver ou s'angoisser. » Avec Eddie, cela signifie qu'il vaut mieux lui dire ; ne pas savoir serait pire.

« Merci pour tout, doc. » Le médecin lui fait un signe de la main, et Buck reste là à rassembler son courage. Il sait que Ramon et Helena mettront peut-être encore une demi-heure pour arriver, et il n'est pas sûr de pouvoir attendre. Il pourra aborder les parties difficiles pour que les Diaz puissent juste se concentrer sur leur fils quand ils arriveront.

Il frappe doucement à la porte, incertain de la sensibilité d'Eddie aux sons, et entre prudemment dans la chambre en fermant la porte derrière lui, tandis qu'Eddie tourne la tête vers lui. Il est encore un peu somnolent, Buck peut le deviner par la lenteur de ses mouvements, ou peut-être est-ce à cause du traumatisme crânien ou simplement du fait qu'il ait été inconscient pendant près de trois semaines.

« Salut, mec. » Ça lui semble étrange en cet instant, comme s'il perturbait quelque chose, alors qu'Eddie le fixe, et Buck ressent soudain de l'appréhension en se demandant si les médecins ont pensé à vérifier si il connaissait encore tous les gens de sa vie. Ce n'est pas comme s'ils avaient un tableau de correspondance pour ça.