6. Journal

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@ whynlewispaintings sur Instagram


"US government bonds sank, with the two-year yield - sensitive to interest rate expectations - rising as much as 10 basis points to 4.35 per cent as prices of the security fell. The benchmark 10-years yield gained as much as 7bp to 3.59 per cent..."

Les mèches blond cendré de l'homme en pantalon de coton blanc dépassent des pages saumon du Financial Times Weekend. Le grand journal déplié sur ses jambes, il boit son café noir en tournant les pages d'une main. Aujourd'hui sera une bonne journée. Nous sommes vendredi, il est en congé, et le rituel de sa matinée est en place.

Réveil 7h30. Il s'accorde quelques minutes dans le noir après avoir répété son alarme, récompense bien méritée pour avoir survécu à une autre semaine. 7h37, il l'éteint pour de bon. 7h39, les stores sont ouverts et la machine à café est en route. 7h46, le lit est fait, la fenêtre de la chambre laisse entrer l'air frais, et sa tasse n'est plus trop chaude.

7h59, il est en bas de son immeuble, sac de sport à l'épaule, le goût mentholé de son dentifrice givrant ses gencives. 8h03, bonjour, il badge à l'entrée de sa salle de sport. Il ne descend pas du tapis de course avant 8h40, et sort dans la rue avant 10h. Tout son corps est chaud, détendu. Ses épaules sont endolories, il se sent léger.

Une douche glacée pour récupérer, et il s'installe dans son canapé pour profiter d'un deuxième café, en lisant les dernières nouvelles. Nous y sommes, au cœur d'un calme seulement troublé par les cris des enfants qui retrouvent le parc en bas de chez lui.

"Japanese equities baffled analysts as the Nikkei 225 Index surged by 5%, a stark contrast to global trends. In this complex market scenario, Japanese stocks continue to defy expectations..."

Son téléphone personnel vibre, affichant l'appel d'un numéro masqué. Il décroche, un brin irrité d'être dérangé un rare jour de congé.

"Nanami Kento à l'appareil.

- Kento-kun ! La voix surexcitée qui lui répond fait basculer sa nuque contre le haut du canapé. Ses échanges en japonais sont trop rares pour qu'il se mette à sourire de cet appel. Oh j'adore quand tu me parles français !

- Gojo. Tu ne travailles pas ?

- Un vendredi?! Non merci. Il l'entend boire bruyamment avec une paille. Il regarde l'heure sur son téléphone. Il est 18h à Tokyo. Tu rentres pour tes prochaines vacances ?

- Je ne sais pas encore. J'espère pouvoir prendre un mois en janvier.

- Patron... je ... j'aimerais pouvoir prendre des vacances pour le nouvel an s'il vous plaît... Gojo reprend, avec une voix aiguë.

- Et pourtant tu t'ennuies assez pour me déranger un vendredi soir, Nanami coupe, il entend Gojo rigoler. Qu'est-ce que tu veux ?

- Tu me manques. Enfin, tu nous manques à l'école. Ieiri m'a demandé de tes nouvelles ce matin, je crois qu'elle n'a pas perdu espoir. Au fond, son petit cœur fatigué bat toujours pour toi. Comme le mien ! Son ancien collègue prend une voix pitoyable.

- Passe lui le bonjour de ma part. J'espère qu'elle va bien.

- C'est tout ?

Nanami soupire. Si Gojo lui donne une migraine avant 10h, il va rentrer au Japon juste pour l'étrangler. Le pire c'est que le dérangé le laisserait surement faire. Il décide de changer de sujet

- Comment va la vie à l'école ?

Gojo aspire bruyamment. Son verre doit être vide. Il essaye d'attraper les dernières gouttes de son soda avec sa paille.

Caféine [Nanami x OC]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant