Mood pour le début, ce sur quoi j'ai écrit la première scène.
Ça y est. Elle vit. Son sang bat dans ses tempes. Il n'existe plus que ça. Elle contracte ses abdos, balance ses bras, sa tête. Sa sueur dégouline dans son dos. Elle devient une marionnette tellement légère. Son énergie dépasse tous les sommets. Il fait chaud. Tellement chaud. Tout est humide et brûlant. Elle se sent bouillir, une montée de sève enivrante grimpe dans ses veines. Elle plonge.
Explose. Elle se mord la bouche. Laisse-toi faire. Se penche en avant. Touche ses bras, son corps. Elle est bien là, complètement ancrée dans ce présent soluble illuminé de néons verts et rouges. Les paysages de lignes artificielles se déploient comme un filet au-dessus de sa tête. Une voûte céleste numérique se reflète dans ses pupilles dilatées.
Le compteur à BPM sur le côté de la petite scène augmente. On frise la tachycardie. Elle flotte dans cette marée moite et humaine, comme un fœtus dans son bain amniotique. Son corps en rencontre d'autres, elle relève ses mains au-dessus de sa tête.
Le tempo vient de changer. Les tremblements des basses secouent ses chevilles, son cœur, sa mâchoire. Elle n'a même plus à bouger. Les mouvements de la foule la transportent. Encore. Encore. Donne-en plus. Elle récupère le contrôle de son corps, pour accélérer ses mouvements. Plus saccadés. Plus courts. Elle sert les poings et les mâchoires, le dos courbé en avant, comme dans une carapace. Un tank, pour résister à la marée auditive qui la submerge complètement.
Une force, son cœur comme une lourde percussion dans sa poitrine l'entraîne vers l'avant, encore plus près des enceintes. Sa sueur colle ses cheveux à la nuque. Elle passe ses mains pour les soulever, faire passer un peu d'air sur sa peau enflammée. Une mélodie synthétique rejoint les basses. On se croirait dans un jeu vidéo, presque dans un générique d'animé des années 90. Ici les basses et le volume sont tellement forts qu'elle n'entend plus rien. Elle ne capte plus que des vibrations. Le son sature, les pulsations rebondissent dans l'air. Sa respiration se saccade. Au cœur visqueux du volcan, elle se purifie. Elle ferme les yeux, profite de l'apocalypse.
Le chaos avale le monde.
Une main s'agrippe autour de sa taille et la tire sur le côté. Elle ouvre des yeux flous et se laisse complètement emporter par le courant. Des silhouettes noires s'agitent devant elle. On l'éloigne de la fosse. Il y a de l'eau dans ses oreilles. Elle a l'impression de regarder la surface depuis le fond.
"Assieds-toi." entend-elle au loin.
Elle se laisse tomber. On lui tend une bouteille. Elle réalise que sa gorge est complètement sèche.Il y a un goût métallique dans sa bouche. Ses mains tremblent. Tout tremble. Elle bouge doucement, l'eau ralentit ses mouvements.
"Je te cherchais partout. Voilà ce que ça donne quand tu t'éloignes", rigole une voix. Elle lève lentement les yeux, surstimulée et complètement défoncée.
Elle essaye d'avaler la boule de papier de verre dans sa gorge, et reconnaît enfin Melchior. Il a remonté ses lunettes de soleil dans ses cheveux bouclés, brillants à la lumière du club. Ses yeux sont noirs, tellement noirs qu'elle à l'impression de regarder droit dans un fleuve, depuis un point.
"Approche. Laisse-toi faire."
Elle sent ses doigts se glisser sur sa joue, pour tenir son menton vers lui. Il se tient devant elle, debout. Il la surplombe, elle n'aime pas ça. Il est trop proche. Son corps complètement mou ne répond pas.
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Caféine [Nanami x OC]
Fanficou : "Bunny" aime un peu trop le goût de la vengeance. Il est un banquier d'affaire assommé de travail. Elle danse dans un club pour rembourser ses dettes après les cours. On s'amuse comme on peut sur Terre, mais parfois, un gobelet en plastique...