Pessimisme en prose 2

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Le monde n'est pas droit. Je le vois de biais. Les bâtiments s'affaissent. Je baisse mon regard et le sol s'élève, il se penche et je me cambre sur les débris de mon âme.

Mes yeux s'égarent, tandis que ceux des autres suivent un fil bien précis. Le Fil rouge. L'élément conducteur qui donne un sens à l'être, une direction aux choses.

Comment comprendre ce qui m'entoure ? Mes pensées sont prisonnières dans un crépuscule éternel. L'aube m'a été volée.

Le monde n'est pas droit. L'horizon se perd, tandis que j'observe les hauteurs plonger vers le sol. Un sentiment de vide m'accapare. Je suis déshumanisée. Je n'ai ni confrères, ni semblables. Ma marginalité est absolue.

J'observe le Vivant agir avec étonnement et scepticisme. Je nage dans une incompréhension totale.

Je vois des pas fouler une terre stérile avec fracas. Je vois de l'empressement. J'entends des rires étrangers qui sonnent à l'unisson, ensemble. J'entends le mien qui se perd. Je sens l'harmonie du monde qui bat la chamade, comme un cœur épris. Je goûte à sa Beauté, sans vraiment en sentir la saveur.

L'extérieur est flou, je n'aperçois que ma silhouette isolée se mouvoir dans le désert des couleurs froides. Alors que des visages se distinguent, je tente de les rejoindre, d'attraper un peu de leur passion. Je veux vivre ivre.

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