chapitre 20

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Severus ignorait complètement ce qu'il était supposé ressentir. Dans un sens, la tempête à l'extérieur l'arrangeait au plus au point. Après tout… qu'est-ce qu'il y avait de plus déprimant que de voir un soleil rayonnant que vous vouliez vous tirez une balle dans la tête ? Pour l'avoir expérimenté, il pouvait dire que rien n'était plus déprimant que d'être déprimé quand le reste du monde semblait dans la joie et la bonne humeur. Merlin, qu'était-il supposé faire maintenant ? Il ne pouvait pas tout simplement plier bagage et partir au loin… il avait fait une promesse à Malfoy. Il avait fait une promesse… et il ne brisait pas ses promesses. Même si, pour cela, il devait affronter le regard haineux de Sirius. Ses yeux se fermèrent doucement. Il croyait que ses sentiments étaient partis au loin. Qu'il s'en était débarrassé une bonne fois pour toute et qu'il pouvait continuer à vivre sa vie comme il l'attendait. Mais, juste la vue de ses yeux bleus lui avait coupé le souffle… Il n'arrivait toujours pas à croire qu'il avait fait… ça avec Sirius en plein milieu d'un corridor. Et si sa fille n'était pas arrivée… Merlin sait ce qu'il aurait bien put faire d'autre. Il essaya d'ignorer le frisson qui lui traversa le corps. Était-il possible de désirer autant quelqu'un qui avait complètement disparu pendant 10 ans ? Quelqu'un qui refusait de comprendre. Quelqu'un têtu, tête de mule, idiot, grognon, désagréable… généreux, doux, tendre… Il se secoua vigoureusement la tête. Stupide amour. Stupide destiné. Stupide Sirius qui refusait de se laisser tranquillement oublié. Il posa une main ferme sur son cœur. Etait-ce possible d'aimer quelqu'un à ce point et d'être incapable de vivre avec cette personne ? Pourquoi était-ce que Merlin avait-il créé ses sentiments pour qu'ils torturent les gens ? Pourquoi était-il incapable de passer à autre chose ? Après tout, Sirius avait passé à autre chose en mariant cette femme. Il se secoua vigoureusement la tête. A quoi cela servait-il de maudire les morts ? Son regard s'attarda de nouveaux sur les cieux en furie. Sirius. Sirius. Merlin, il détestait ses sentiments. Il les avait détesté lorsqu'il avait 15 ans et continuerait, probablement, jusqu'à la fin de sa maudite vie.

Flash Back

Severus détestait sa vie. Il détestait son père, il détestait ses frères, il détestait ses cheveux longs, il détestait son kimono bleu pâle et, ce qu'il détestait encore plus, c'était son statue de dominé. Il jeta un regard haineux vers Adrian, son jeune frère de 12 ans, qui était, lui-aussi, un dominé et qui, comme son père le voulait, affichait un petit sourire insipide tout en baissant humblement la tête. Parce qu'un dominé se devait d'être humble, d'être magnifique en silence, d'avoir autant de cervelle qu'une oie, et encore à ce moment-là le dominé était considéré comme extrêmement intelligent. Et son père qui tenait son bras fermement tout en lui jetant un regard aussi froid que la glace.

-Tu me feras le plaisir d'être absolument charmant, Severus. Siffla-t-il. Après tout, un Dominé de ton âge qui n'est toujours pas fiancé… c'est un véritable scandale. Montre-moi donc ta gratitude. Je t'ai trouvé un excellent parti.

Oh oui… il le remerciait infiniment. Qu'il aille donc se faire foutre ! Pourquoi se devait-il d'être reconnaissant d'être vendu, comme du bétail, au plus offrant ?! Il ne voulait pas être ici. Pourquoi possédait-il le pouvoir d'enfanter !? S'il avait été comme son frère, Brian, il aurait put faire ce qu'il voulait, quand il le voulait, sans se soucier des convenances, du quant dira-t-on ! Il vit alors le majordome annoncer, de sa voix présomptueuse, l'arrivé de l'illustre famille Black. Bande de bons à rien qui ne savaient rien faire de leurs dix doigts à l'exception de se gratter le derrière ! Qui y avait-il de si extraordinaire… C'est histoire de lignée, de descendance, de pondre des enfants qui, s'ils devaient être nés dominés, ne pourraient même pas choisir leurs destinés. Après tout, leur père s'empresserait de l'est fiancés au premier crétin venu. Une femme à la démarche majestueuse et à la beauté foudroyante apparut alors dans la salle suivit de deux jeunes garçons. Le premier était jeune, plus jeune que lui en tout cas, et affichait, comme la plupart des Dominants, un air arrogant et supérieur qui lui donna l'envie folle de le gifler sans ménagement. Son regard gris se tourna alors légèrement et tomba, directement, dans des yeux bleus saphir. Son souffle s'arrêta bien malgré lui, alors qu'il sentait son cœur remonter jusqu'à sa gorge. Et lui qui le regardait aussi… Et il se perdait, encore et encore, dans ce regard… à un point tel qu'il aurait voulu ne jamais repartir… Il avait l'impression d'être retourné chez lui.

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