chapitre 32

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Drago n'avait jamais vu Potter avoir une telle expression… Cette espèce de lueur glaciale… et étrangement sauvage… ses poings crispés, ses sourcils froncés… Était-ce du à la surprise ou, encore plus terrible, à une rage sans nom et sans âge. Le blond déglutit difficilement. Mais, bon sang, pourquoi était-il venu!? Ah oui… parce que la petite peste avait commencé à parler de promesse, d'amour et de sauver Potter! Et là, maintenant, il se trouvait devant un Potter… qui ne s'était pas encore jeté dessus pour l'étrangler, mais se contentait de le fixer. Il comprit alors que Potter était, tout simplement, figé par le choc. Les poings du brun se crispaient et se décrispaient, son regard semblait bien trop fixe pour être naturel… Drago se mordit alors la lèvre inférieure. Pourquoi était-il venu? Cela ne faisait aucun sen? Qu'est-ce que cela pouvait-il bien lui faire que… que… ses dents s'enfoncèrent un peu plus dans sa lèvre inférieure, empêchant efficacement à ses larmes de remonter. Pourquoi pleurait-il pour ce type? Pourquoi était-il devant lui, à lui redonner l'arme qu'il avait si durement acquise? Pourquoi!? Soudain, Potter commença à rire doucement tout en posant une de ses mains sur son front. Ce rire… n'avait absolument rien d'heureux ou de chaleureux… l'on n'aurait dit le rire de quelqu'un aux portes du désespoir qui riait de l'absurdité de ce monde… c'était le rire…

-Potter! S'exclama-t-il. Ne fais pas…

-La ferme. Ordonna sèchement le brun.

Il enleva alors sa main de devant ses yeux et un frisson désagréable parcourut le corps de Drago. Ses yeux… les yeux de Potter étaient si… froids? Meurtrier? Il avait l'impression d'avoir en face de lui une bête… une bête qui n'hésiterait pas à se jeter sur lui au moindre faux mouvement. Et… il sentit ses mains devenir moites… et il avait bien plus peur que lorsque Potter avait presque tué ce type au bal…

-Tu sais mon passé… Susurra le brun. Tu en es sur?

Il aurait put dire non. Il aurait put dire qu'il s'agissait d'une blague grotesque et partir en courant. Il aurait put faire bien des choses… mais, les yeux de Potter l'empêchaient de s'enfuir, l'empêchaient de mentir… Il se contenta alors d'hocher lentement la tête, le corps tendu comme un arc.

-Je sais tout de toi… Bégaya-t-il faiblement.

Merlin, pourquoi bégayait-il! Potter ne lui avait jamais fait peur! Même lorsqu'il l'avait vu donner un coup de poing au type du bal, même lorsqu'il lui avait parlé de la mort de ses parents! Potter ne lui avait jamais fait peur! Potter… il serra les poings, il était convaincu que ce Potter ne lui aurait pas fait le moindre mal… Ses yeux croisèrent, de nouveaux, les orbes émeraude… Ses yeux étaient si froids.

-Tu sais tout de moi? Ricana Potter. Ne me fais pas rire. J'ignore comment tu as fait pour découvrir la moindre information sur mon passé… Mais, crois-moi…

Un regard si froid… si profondément… animal… Il avait si… peur… Il avait l'impression que bientôt, très bientôt, il allait se mettre à trembler comme une feuille… si seulement Potter pouvait arrêter de le fixer de cette manière. Avec toute la force de son âme, il s'efforça de redresser fièrement la tête, se forçant à lui envoyer un regard arrogant et hautain.

-Je sais qu'est-ce que tu as vécu! Je sais pourquoi tu es aussi…

-Tu sais? Laisse-moi deviner… tu sais que mes parents ont été assassinés devant moi lorsque j'avais 8 ans… tu sais que beaucoup de personnes ont été assassinés devant moi… et tu sais que j'ai tué leur assassin… et tu penses que cela suffit pour que tu saches tout de moi?

Le brun s'approcha alors de lui à pas lent et, presque contre son gré, son corps se mit à reculer de lui-même. La puissance qui se dégageait de Potter… elle lui léchait le visage, lui caressait le corps… le faisait frissonner de terreur. Il fallait qu'il soit fort… il fallait qu'il soit fort! Il n'allait pas se laisser intimider par quiconque! Il était Drago Angelus Malfoy! Il n'était pas… sans s'en rendre compte, il se retrouva plaquer contre un des murs de la chambre du brun alors que celui-ci abattait violemment sa main à côté de sa tête. Le son sourd le fit sursauter.

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