9-1-1 - Mon âme destinée - (AU)

Un deuil impossible

– Buck, souffla-t-il sous le choc.

Ce n'était pas possible. Buck ne pouvait pas se trouver allongé là, dans ce lit, entre la vie et la mort... Encore moins depuis cinq mois. Il le serrait entre ses bras encore hier.

Sa respiration s'accéléra alors que les larmes roulaient sur ses joues.

Il ne comprenait pas. Il refusait cette réalité, mais pire encore il refusait que son histoire d'amour, la plus belle de toute sa vie, ne puisse pas être réelle.

– Eddie ? s'inquiéta Hen en passant une main sur son dos. Comment tu connais Buck ?

Eddie sentit la bile remonter le long de son œsophage et eut à peine le temps de se jeter sur la poubelle avant de rendre le contenu de son estomac. Il eut plusieurs haut le cœur douloureux mais son estomac était à présent complètement vide et il se redressa lentement, encore sous le choc, Hen l'aidant en le maintenant debout.

– Mon Dieu, Eddie, souffla-t-elle. Tu l'ignorais ?

– Ce n'est pas possible, répondit-il sur le même ton incrédule. Il ne peut pas... C'est...

– Oh Eddie, je suis si...

– NON ! hurla-t-il en se dégageant.

Il ne voulait pas entendre de pitié, il ne voulait pas qu'on soit désolé pour lui.

Sa vie venait de s'effondrer brutalement et il n'avait pas la force nécessaire pour y faire face. Il était bien conscient qu'il devait avoir l'air d'un fou mais il s'en fichait.

Hen fit un pas dans sa direction mais il tourna les talons et partit en courant. Il l'entendit vaguement l'appeler à travers les battements de son cœur, qui lui vrillait les tympans. Il ne pouvait pas gérer ça.

Pas maintenant.

Il quitta l'hôpital se fichant bien d'être encore au milieu de sa garde. Il accéléra dés qu'il se trouva à l'air libre et couru sans même savoir où il allait. Ça lui parut des heures mais il ne s'arrêta que bien après que ses poumons ne deviennent douloureux. Il s'effondra soudain à genoux sur la plage en hurlant aussi fort qu'il le pouvait de rage et de douleur.

Quand il ne parvint plus à crier, il se contenta de pleurer pendant des heures.

Ça faisait tellement mal. Perdre l'amour de sa vie, le tuait mais savoir qu'il ne l'avait jamais vraiment eu, qu'il avait seulement tout imaginer, ça allait le rendre complètement fou.

Il essayait encore de comprendre comment son esprit avait pu lui faire croire que Buck et leur histoire d'amour étaient réels alors qu'ils ne s'étaient jamais rencontrés. Eddie se disait que peut-être ils s'étaient fréquentés avant l'accident et qu'il avait refusé d'y croire s'enfonçant dans le déni.

C'était si douloureux de faire face à la réalité.

Son côté rationnel savait qu'il avait dû voir la photo de Buck, même inconsciemment, et que sa solitude avait fait le reste. Eddie avait vécu une chimère pendant plus d'un mois.

Rien n'était réel et il devait se reprendre.

Il faisait nuit noire quand il se remit debout. Il marcha plus de deux heures avant d'arriver chez lui.

Il entra, ferma la porte et jeta ses clés sur la table.

– Eddie ? lâcha sa voix dans son dos.

Eddie sentit les larmes rouler sur ses joues. Pourquoi lui faire ça, encore ? C'était inhumain de lui faire du mal comme ça. Est-ce qu'il devenait fou ? Est-ce qu'il avait besoin de se faire interner ?