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Par réflexe j'imagine,
elle s'est agrippée au bras de son père dont elle ne s'est toujours pas détachée jusque-là.
Elle n'a pas cherché à se retourner non plus, sûrement parce qu'elle sait déjà à qui est-ce que nous faisons face.
Je pense que j'ai été le seul idiot à le faire d'ailleurs. Parce qu'à part lever le regard vers elle,
le père de Kiesha n'a pas vraiment réagi non plus.
Il est plus préoccupé par sa fille qu'autre chose.
Je l'entends lui susurrer des mots doux jusqu'ici,
et je peux sentir à quel point il la serre fort.
Le corps de Kiesha est comme écrasé sous ses gros bras, et ses larmes la submergent.
En tant que père,
jamais je n'aurais accepté de voir Nissy pleurer de cette façon.
Et je la vois sur son visage
la colère.
Il est en colère.
J'ai légèrement serré le poing en détournant volontairement le regard,
et la dame qui m'est encore inconnue s'est permise de s'avancer jusqu'à nous
tenant son sac à la main et son téléphone dans l'autre.
C'est vrai qu'elle dégage une certaine prestance,
mais elle est étouffante.
On pourrait définir sa classe sociale de par sa carrure et aussi grâce à sa posture et son air méprisant.
Mais elle en fait beaucoup trop,
et face à elle j'ai l'impression de ne rien être.
Parce que son emprise est beaucoup trop importante.
