LA VERITÉ MENT TOME1

CHAPITRE 41

ATMOSPHÈRE : « Nevers say die, Neoni» ♪

La chaleur enveloppant mon corps ainsi que l'odeur de brulée qui rodait autour de moi me firent rouvrir les yeux. Aveuglée par la lueur vacillante dansant devant moi, le feu qui aurait dû être éteint crépitait.

Le feu... Devant moi... Crépite.

Je me redresse, mon cœur battant la chamade. Le temps de jeté un regard par-dessus mon épaule, scrutant les ombres je pus voir que mon sac à dos était toujours là, posé contre la paroi rocheuse. L'intru jouait avec moi, il voulait que je sache qu'il était là, mais que je le cherche. Il voulait que je me sente menacée.

Je fis lentement glisser ma main vers l'une des poche, agrippant l'une de mes armes. Parée à contrer une probable attaque, je me relevai d'un bond. Trop brusque, je criai de douleur dans mes dents. Ma cheville était bien enflé signe que c'était donc bel et bien une fracture.

Mieux réveillée grâce à la douleur, en enlevant le cran de sureté de mon arme je pus remarqué que le bout de tissu préalablement enroulé autour de ma main avant été enlevé. Remplacé par un bandage bien plus propre et mieux fait que le mien. La plaie de ma joue avait elle aussi été soignée, je pus sentir les points de suture encore frais sur ma peau.

Doucement, je baissai mon arme. Ce qui était, ou avait été là n'était visiblement pas une menace comme je le pensais. Sinon, il m'aurait tuée il y a longtemps déjà. Je regardai le feu une dernière fois avant de m'avancer vers l'entrée de la grotte non sans mal. Malgré la situation, je ne pus m'empêcher de trouver la vue magnifique. La roche orangée brillait sous le soleil qui baignait ma peau avec douceur.

La lumière tamisée dans la grotte, le chant des oiseaux, le bruit de la rivière et la légère brise qui vint chatouiller mes cheveux rendaient cet endroit magnifique. Dans d'autres circonstances, il aurait peut-être pu devenir mon havre de paix.

Je m'approchai de la sortie, resserrant le revolver dans ma main. S'il y avait bien une chose que j'avais apprise durant cette année, c'était de ne jamais baisser ma garde.

Quand mon regard atteint la rivière, c'est là que je l'ai aperçus. Assis au bord de l'eau, un carnet à la main. Il griffonnait dedans. Ses cheveux blancs lui retombant sur le devant du visage et ses sourcils légèrement froncés lui donnaient un air vachement plus sérieux.

Je rangeai mon arme dans mon jeans, continuant de l'observer. Comment était-il arrivé ici ? Comment m'avait-il retrouvée ? Cela faisait plusieurs mois que je ne l'avais pas vu ni croisé dans les couloirs.

Je m'appuyai contre la roche, croisant les bras sur ma poitrine en continuant de l'observer. Quand il donnait l'impression de chercher quelque chose, peut-être une inspiration ou simplement ses mots il prenait un caillou et le faisait ricocher dans l'eau.

Il avait délaissé sa tenue habituelle de major d'homme pour un costard bien plus élégant et surtout bien plus cher. Comment un simple employé pouvait se payer tout ça ? Ça me perturbait tellement que j'en eu l'estomac retourné. Une vive douleur me prit au ventre et je me retrouvai pliée en deux en train de vomir mes tripes. Je savais que boire l'eau de ce lac était une mauvaise idée.

Soudain, je sentis une main se glisser dans mes cheveux. Il était là.

Il enroula ma chevelure autour de sa main avant de venir les déposer dans mon dos. De son autre main, il vint tâtonner mon front du bout des doigts. Je crispai les yeux à son toucher bien trop froid pour moi. J'avais de la fièvre, c'était certain.

Quand mon corps eu enfin finit de recracher cette eau , il m'attira à lui, doucement, me faisant m'asseoir de nouveau contre le mur en s'accroupissant devant moi. Il releva ses manches, touchant ma plaie du bout des doigts.