Casser les codes

Chapitre 9

Noah

Après la rencontre avec sa sœur devant chez moi, mon meilleur ami m'a appelé pour me demander si j'avais des nouvelles d'Alyssa. 

Il devait vraiment être désespéré parce que je suis bien la dernière personne qu'Alyssa contacterait pour faire part de ce qu'elle compte faire. 

Cependant j'ai bien pensé à appeler Alyssa et sans grande surprise je n'ai obtenu aucune réponse de sa part. 

C'est un peu plus tard de la soirée que je reçois un message de Maёl :

MAEL : Emma vient de m'envoyer un message elle a convaincu Aly de passer la soirée avec elle, elle sont aller au cinéma.

NOAH : Tant mieux pour elles, tu as pu lui parler ?

MAEL : Elles viennent de rentrer, je suppose qu'Emma va passer la nuit ici. Tu veux venir ?

NOAH : Je te manque tant que ça ?

MAEL : Arrête de faire l'imbécile et ramène toi !

NOAH : Ok ok j'arrive !

Mon meilleur ami ne répond rien, j'éteint alors mon portable en riant face à sa réaction et commence à préparer quelques affaires avant de partir.

En arrivant chez les Collins, je m'apprêtais à sonner lorsque mon téléphone vibre dans ma poche. Un message de Maël.

MAEL : Ne t'avise même pas de sonner voir même de frapper, tu déclencherait la colère de ma mère, d'Aly et peut-être même d'Emma. Monte directement.

Je me contente de suivre ses indications et entre avant de la rejoindre à l'étage. En passant devant le chambre d'Alyssa, j'entends bien les deux filles rigoler et discuter du film qu'elles viennent de voir. Lorsque j'entre dans la chambre de Maël, je le trouve assis sur son lit à regarder son portable.

— Merci d'être venu.

— Il n'y a pas de quoi. Tu n'a pas parlé a ta sœur depuis qu'elle est rentrée.

— Elle est directement montée avec Emma quand je suis rentrée, c'est à peine si je l'ai vu une seconde.

Il marque une pause avant de reprendre.

— Et puis, je connais ma sœur Noah. Elle est heureuse avec sa meilleure amie mais elle m'en veut toujours, ce n'est pas le moment pour lui parler. Je ne peux pas lui gâcher sa soirée, je n'ai pas le droit.

Je vois bien un il s'en veut et qu'il continuera à s'en vouloir t'en que la situation avec sa jumelle ne se sera pas arranger.

— Maël, je sais que tu t'en veux mais dès qu'elle saura elle te pardonnera voir même avant.

— Mais je ne vais pas attendre trois mois pour qu'elle arrête de m'en vouloir.

— Demain tu lui parleras et je sais que ça arrangera un peu les choses.

— Comment peux-tu en être aussi sûr ?

— Parce que je le sais, c'est tout.

— Merci Noah, pour tout.

— Mais de rien, dors maintenant !

Pour toute réponse c'est un oreiller que je reçois à la figure, je le lui renvoie en riant avant de me coucher moi aussi et de tomber dans le sommeil.

— Papa... Attends

Ces paroles me reviennent et je met quelques secondes à comprendre que c'est mon meilleur ami qui parle. Ou plus précisément qui a plutôt l'air de faire un cauchemar.

– S'il te plait !

Je ne sais pas comment agir. Il est mal, ça se voit. Je m'apprêtais à me lever pour tenter de le réveiller, mais je fus interrompu par la porte de la chambre qui s'ouvrait sur une Alyssa complètement paniquée.

— Maël ! Maël putain répond moi ! Simba ! Simba c'est moi, c'est Aly !

Je l'observe en silence, elle ne semble pas avoir remarqué ma présence alors je me lève et sors chercher un verre d'eau pour lorsqu'il se réveillera. Je reviens à l'instant où mon meilleur ami ouvre les yeux.

— A- Aly ?

— C'est moi, je suis là, calme toi.

— Qu'est-ce que- Comment tu as su que j'avais besoin de toi ?

— Tu es mon frère abruti ! Je sais pas, je dormais et j'ai senti un pincement au cœur et mon instinct m'a soufflé que tu avais besoin. Alors je suis sorti de ma chambre en faisant en sorte de ne pas alerter Emma et c'est dans la couloirs que...

— Que tu m'as entendu... l'appelé...

— Oui... N'oublie pas que la dernière fois c'est toi qui m'a aidé, je te le devais.

— Tu ne me dois rien du tout Aly ! C'est plutôt moi qui-

— Stop, je t'arrête, je sais de quoi tu veux parler et ce n'est vraiment pas le moment. Je- j'y vais, salut.

J'ai garder le silence durant toute la durée de leur conversation mais ça n'a pas empêcher Alyssa, qui a fini par me remarquer, de me lancer en regard noir en quittant la pièce. Je m'approche alors de mon meilleur ami, le verre d'eau à la main.

— Ne m'oblige pas à te le jeter à la figure !

— Tu n'oserais pas.

— Ne sois pas si sûr de toi.

Mon meilleur ami éclate de rire ce qui me fait rire aussi.

— Ça va toi ?

— Comme tu t'en doute. Alors tu- tu m'a entendu ?

— Oui.

— Je ne pensais pas t'en parler dans de telles conditions...

— Si tu ne veux pas c'est pas grave.

— Tu es mon meilleur ami, tu as le droit de savoir.

— Je t'écoute.

— Tu as sans doute remarqué qu'il y a toujours eu que notre mère à la maison. Notre père est... Il est parti.

— Je- je suis désolé.

— Oh non il n'est pas mort rassure toi, et j'aurais certainement préféré que ce soit le cas. Il est parti, il a quitté ma mère et s'est barré. Aly et moi avions à peine 5 ans quand c'est arrivé. Alors depuis il m'arrive de faire des cauchemars et de souhaiter qu'il reviennent.

Je garde le silence, je ne sais pas quoi dire.

— Aly elle... Je sais qu'elle en fait aussi, la dernière fois ça m'a réveillé et elle m'a avoué que ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait. Je te jure Noah c'était horrible, elle était complètement paniquée, elle était terrorisée quand je l'ai réveillé et je l'ai senti trembler quand je l'ai prise dans mes bras.

— Eh, rien de tout ça n'est ta faute d'accord ? C'est votre père qui a merdé pas toi.

Savoir qu'Alyssa à traverser tout ce que vient de me raconter Maёl me fait mal au cœur.

J'aurais aimé pouvoir être là pour elle...

— Merci Noah.

— Ta pas à me remercier, tu devrais essayer de dormir maintenant.

— Elle m'en veut vraiment... Tu as bien vu comment elle a agit tout à l'heure, elle est fâchée contre moi.

— Pour l'instant peut-être, mais ça finira par s'arranger fait moi confiance.

— Merci.

— Dors maintenant.

Nous finissons tous les deux par nous endormir mais l'histoire qu'il vient de me raconter tourne en boucle dans ma tête et me rappelle ma propre histoire.

Quelque chose me dit que les jumeaux Collins et moi avons beaucoup plus en commun qu'il n'y paraît.