Chapitre 25

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Alyssa

— Aly !

Je me réveille, secouée par mon frère et sous le regard terrifié de ma fille. J'ignore ce qui s'est passé ni quelle tête je fais actuellement, mais je dois faire peur c'est certain.

— Maman ?

— Tout va bien mon coeur, tu veux bien me laisser avec ton oncle une minute ?

Ma fille hoche la tête avant de sortir de la chambre.

— Tu sais qu'elle va écouter à la porte ?

— Je le sais, ne t'inquiète pas.

Nous jetons tous les deux un coup d'œil vers la porte puis Maël s'assied au bout de mon lit. Son regard ne lâche pas le mien. Je sais ce qu'il veut dire, mais je ne me sens pas capable de le formuler à voix haute.

— Bon sang Aly ! Tu vas me le dire oui ?

— Que je dis quoi ?

— Alyssa Collins, je suis ton frère, ton jumeau et je sais avant même que les mots sorte de ta bouche. Mais je veux te l'entendre dire.

— Si tu le sais, à quoi ça sert.

— A ce que tu l'acceptes.

— Je l'ai déjà accepté. J'ai accepté qu'il soit mort, que Marco soit mort, que j'ai perdu mon mari. J'ai accepté que ma fille ait perdu son père. J'ai accepté qu'elle ne le reverra plus jamais. J'ai accepté que Juliette vivra avec ce manque constant, et que ce sera dur pour elle. J'ai accepté beaucoup de choses, trop si tu veux mon avis.

Mon frère ne trouve rien à redire alors c'est moi qui continue.

— J'ai- J'ai... Tu as raison. J'ai rêvé du soir de l'accident. J'étais dans le salon, Juliette est venue me voir parce qu'elle n'arrivait pas à dormir. Elle s'endorme toujours après avoir passé un moment avec son père. Ensuite l'on téléphone à vibrer et c'est là... C'est là que j'ai su que je ne le reverrais plus. Que Juliette n'avait plus de père et que je n'avais plus de mari.

— Maman.

Cette fois c'est moi qui m'interrompt quand la porte s'ouvre sur une Juliette qui a l'air sur le point de s'effondrer. Je lui fait signe d'approcher et elle se hisse contre moi.

— Ton cauchemar, il ressemble aux miens.

— C'est vrai ?

— Oui. Ils sont un peu différents, mais ils se ressemblent beaucoup. Sauf que je me vois appeler papa mais il ne me répond pas et il s'en va sans se retourner.

— De quand date le dernier que tu as fait ?

— Quand j'étais chez Liam.

Je me souviens alors de ce qu'il m'a dit quand j'ai été là chercher ce jour-là. Elle appelait son père, père qu'elle ne reverra pas.

— On va s'en sortir Juliette, toutes les deux, ensemble.

— Tu es sur ?

— Je te le promets.

Et la petite blonde se serre contre moi et mon frère, qui n'a rien dit depuis que Juliette est entré, nous serrer toutes les deux deux contre lui.

— Tonton, tu m'écrases !

Ces derniers mots provoquent notre hilarité générale.

C'est d'eux dont j'ai besoin. Eux et personne d'autres.

Une fois les larmes séchées, Juliette court se préparer dans sa chambre, je ne lui ai toujours pas dit où nous allions, Maël l'imite et moi aussi.

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