Première journée avec deux poches de nutrition entières via la sonde. 1H40 de passages ce matin, pareil l'après midi. Pendant lesquelles je dois rester, pour le moment, allongée sans ne rien faire. Le matin, j'en profite pour dormir jusqu'à 10h30, ça me fait du bien. Mais c'est étrange de se réveiller l'estomac plein. Mais il l'est quasiment tout le temps maintenant, sauf le matin, entre mon réveil et le branchement de la sonde... L'après midi j'écoute la radio e essayant de me détendre un peu. Ce passage là me semble bien plus long, car je n'arrive pas vraiment à dormir, et l'ennui me fait trouver le temps encore plus long. Moralement, je me sens m'effondre. Noyée, perdue, dans un brouillard bien trop épais pour moi. Je ne veux pas « guérir » de cette chose que je ne vois même pas comme une maladie. Je veux juste être belle, être fine, être mince. Je veux juste avoir le contrôle. Et en mêle temps... Je rêve de pouvoir manger comme bon me semble. Je rêve d'une alimentation insouciante des calories. Je rêve de en plus avoir cette pression monstre qui me pèse si lourd sur les épaules. Je rêve d'être libre de manger ce qu'il me plaît sans culpabilité, angoisse, honte ou peur. Je veux juste de ce bonheur qu'Ana m'a promit. Mon corps me dégoûte si profondément, si sévèrement. Je voudrais juste le rendre moins gros, moins gras. Je suis déjà fatiguée de cette hospitalisation qui ne fait pourtant que commencer. Je voudrais que ça s'arrête, que tout s'arrête. Je suis épuisée...
** si ce chapitre vous a plu, que vous avez des questions, que vous vous retrouvez dans certains passages, ou juste que vous en avez l'envie, n'hésitez pas à me laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir ^^**
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Anorexie, ma prison
Non-FictionIci, je vous partage le journal de bord que j'ai tenu de juillet à octobre 2021, alors que j'étais hospitalisée en psychiatrie, pour anorexie mentale sévère. J'avais 16 ans, et ma vie se résumait désormais à l'hôpital et aux protocoles de soins. Le...