Deux semaines d'hospitalisation, et 1,1kg de pris. Oui, je n'ai pris que 100g cette semaine. Mais c'est déjà trop, beaucoup trop. Les envies de restrictions reprennent toute la place dans ma tête ; Je cesse de faire des efforts sur mes plateaux. Je ne peux plus. Seule compte la perte de poids. Je sais que c'est mal, mais je m'en fous. Ana me hurle que rien n'est plus important que de recommencer à perdre du poids. Alors je recommence à marcher, en rond dans ma chambre. J'ai fait une heure aujourd'hui, et je copte augmenter encore les prochains jours. Pour être, la semaine prochaine, à 4h de marche quotidienne. Au début, je voulais augmenter du jour au lendemain, mais je réalise que mon corps est bien déshabitué au sport pour ça... Le maltraiter, OK. Mais pas trop non plus. Et puis de toute façon, je fais ça pour son bien, pour qu'il soit beau et mince.
Je voudrais tant ne pas vivre tout ça, mais je ne regrette pas pour autant la perte de poids. Comment ai-je pu vivre sans Ana durant si longtemps ? Mais c'est fini, maintenant. Elle est là, et elle ne disparaîtra pas avant que j'ai atteint le poids qu'elle m'a fixé il y a plus d'un an. Après, on verra, me dit elle. Peut être acceptera-t-elle enfin de partir. Ou peut être, qu'elle m'aidera à descendre encore un peu.
Je hais mon corps, tout mon corps. Je voudrais tant le voir mincir, maigrir. Disparaître. Je suis fatiguée, comme toujours. Cette situation m'épuise... Pourquoi personne ne comprend que je veux seulement perdre quelques kilos, et c'est tout...
**si ce chapitre vous a plu, que vous avez des questions, que vous vous retrouvez dans mes écrits, ou simplement que vous avez envie de me laisser un commentaire, n'hésitez pas, ça fait toujours plaisir**
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Anorexie, ma prison
Non-FictionIci, je vous partage le journal de bord que j'ai tenu de juillet à octobre 2021, alors que j'étais hospitalisée en psychiatrie, pour anorexie mentale sévère. J'avais 16 ans, et ma vie se résumait désormais à l'hôpital et aux protocoles de soins. Le...
