point d'interrogation [maxime&djilsi]

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Sidjil|
max je sais pas pourquoi tu me mens
mais faut que tu saches que j'aime pas trop
et j'aimerais vraiment savoir pourquoi tu fais ça

Sidjil|
tu me ghostes en plus c'est de mieux en mieux

Sidjil|
il était vraiment ouf ce Zen t'es un monstre mon Maxou

Sidjil|
en fait ça me rend triste
tu me manques un peu quand même..

◇◈◇

Sidjil avait repris le jogging. Ces derniers temps sa forme physique déclinait, même si ça restait léger. C'était important pour lui, au point que la moindre petite baisse lui donnait la motivation à surpasser même encore sa condition d'antan.

Accessoirement, il pouvait laisser de côté certaines choses qui le mettaient en rogne. Des choses dont le nom commençait par un M et se terminait par un E. Il y avait des soirs où Sidjil n'en pouvait plus.

Il tournait en rond dans des sens contradictoires. Dans sa tête, dans sa chambre, dans tous les espaces où sa réflexion pouvait s'étaler. Parfois des rêves étranges le sortaient de la torpeur au milieu de la nuit. Et au lieu de rechercher le sommeil entre deux Tiktoks sans intérêt, son état de demi-conscience le poussait à se perdre dans toutes les choses qui avaient bâti sa relation avec Maxime aussi haut dans son estime.

Il était minuit au milieu d'une semaine d'octobre quand Sidjil comprit qu'il ne parviendrait pas à dormir avec toutes ces questions qui de jours en jours le narguaient de plus en plus. Les vêtements confortables avaient été remplacés par un débardeur gris et une veste au fond de sa penderie, prêt à se perdre dans Paris jusqu'à l'heure où tout ce qu'il pouvait percevoir dans son ramassis d'interrogations était un sifflement fatigué. C'était le seul moyen de retrouver un semblant de paix intérieure.

Courir à Paris lui rappelait à quel point Toulouse lui manquait. Paris était prête à s'assoupir en dehors de ses sursauts imprévisibles sur les terrasses des bars toujours ouverts. Il y passait souvent, sur des trottoirs étroits et entre des personnes qui semblaient passer un meilleur moment ici que lui. Ce n'était seulement qu'à partir de certains arrondissements que sa petite ronde nocturne devenait intéressante. À l'autre bout de la France, Toulouse avait toujours été agréable avec lui, même avec les bars et la circulation. À minuit, l'essoufflement d'une effervescence passée faisait l'effet d'un vent frais dans le dos. Quelque chose qu'il attendait toujours de retrouver dans la capitale.

Sidjil était donc en train de courir, les pensées calquées sur sa respiration.

L'environnement autour de lui faisait partie d'un autre monde auquel il n'appartenait plus, concentré sur la musique dans ses oreilles, une de ses chansons préférées, qu'il rencontrait toujours hasardeusement quand les choses n'allaient pas. Il avait fini par l'adopter et en faire son totem, cette chanson de The Weeknd.

Elle était de ces chansons privilégiées que Sidjil acceptait d'emmener partout sur le chemin de ses émotions. Il réservait toujours la musique pour des moments légers pour préserver une des choses qu'il aimait le plus des mauvaises ondes. Il avait gâché trop de musiques en les imprégnant de négativité.

Mais certaines étaient imperméables, et ce qu'il écoutait ce soir en faisait partie.

Au bout d'un trottoir vers minuit et demi, Sidjil finit par faire ses derniers pas. Il s'appuya sur un poteau devant un passage piéton pour reprendre sa respiration et étirer ses muscles endoloris. Cette partie-là était la moins fun, mais elle était nécessaire.