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TW: zizi
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Ces simples mots, cette simple phrase, quoiqu'un peu mesquine, avaient suffi à Sidjil pour succomber à la vague fiévreuse qui déferla sur tout son corps.

Il y avait tant d'incandescence dans tant d'endroits de son corps et de son esprit, que Sidjil ne remarqua même pas qu'il se tenait immobile face à Maxime, incapable de lui répondre. Ses yeux noyés dans les siens avaient l'assurance et la chaleur de quelqu'un qui n'avait jamais douté, comme si tous les élans incertains de Maxime jusqu'ici n'avaient jamais marqué la mémoire et les lèvres de Sidjil.

– T'attends quoi ? Maxime reprit. Viens les reprendre tes fringues.

Sid nota que son regard penchait maintenant plus bas sur son visage et il se demanda si c'était correct de se laisser fondre sur sa bouche. Condamnés par eux-mêmes à une rencontre intime, il n'avait plus la force ni l'envie de poursuivre une quelconque conversation. La moindre oeillade arrachait un cri à son désir le plus impétueux, l'attente le clouait au sol et toutes ces secondes sans poser ses mains quelque part sur Maxime passaient au-dessus de sa tête comme des bombes.

Il baissa le regard à sa hauteur, virant presque à ses lèvres. Il était entièrement à sa merci.

– Sidjil.

La forme de son prénom tout entier dans sa bouche était inhabituelle. Et la façon dont sa voix caressait les syllabes inondait son ventre d'envie.

Les doigts tremblants d'anticipation, ils étaient comme attirés par le regard encourageant de Maxime. L'ambre dans ses pupilles ressortissait sous la lumière neutre de la salle de bain, hypnotisant toute la pièce dans l'intensité de leurs nuances.

Tout auparavant aurait semblé si simple pour Sidjil. Il n'avait jamais éprouvé de difficulté à poser une main sur une joue ou sur une nuque, mais il était ici cette nuit, tellement secoué par les prémices d'un désir avide qu'il mourrait d'envie de poser ses mains partout sur le corps de Maxime. Il voulait reprendre la finesse de sa taille dans ses mains et enfin encadrer son visage avec celles-ci, il voulait imprimer ses courbes dans chaque sillon de sa peau pour ne jamais l'oublier.

Mais l'agitation au bout de ses doigts le poussa à trouver un point d'ancrage sur son menton, ramené sous le trait de sa lèvre inférieure par des souvenirs marquants. Maxime releva la tête jusqu'à se suspendre même à ses lèvres, la peau de son menton lègèrement enfoncée par les doigts de Sidjil. Ce dernier frotta doucement la pulpe de son pouce sous sa bouche, appréciant son visage imberbe.

Il repensa au début. La première fois qu'il avait posé aussi intimement ses mains sur son visage, pris d'un élan inexpliqué qui les avait scellé dans une promesse silencieuse. Une promesse dont ils n'avaient toujours pas le contenu ni les conditions, mais une promesse tout de même qui revenait souvent dans les songes de Sidjil.

Il posa son pouce sur les lèvres de Maxime, espérant qu'il comprenne. Il nota les gerçures légères et le passage de sa langue sur celles-ci, mais ce ne furent que des détails futiles quand le deuxième baiser que Maxime déposa sur la pulpe de son pouce sonna comme le point de non-retour. Non seulement Maxime l'honorait avec une sensualité qui le fascinait, mais il avait aussi l'audace de faire ce geste en plantant son regard dans le sien. Il lui chuchotait un chant de sirènes, mesquin et lascif, presque créateur d'envies de violence chez Sidjil.

Maxime embrassa une troisième et dernière fois son pouce et sans que Sidjil n'ait conscience de ses propres actes, leurs lèvres dansaient déjà ensemble. Son corps tout entier était anesthésié, uniquement ravivé là où Maxime l'agrippait. Sur sa nuque, dans ses cheveux, sur son torse et autour de sa taille... Il n'y avait plus cette délicatesse notable dans sa manière de le toucher, mais quelque chose de féroce qui élevait Sidjil en véritable proie.

point d'interrogation [maxime&djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant