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– T'es vraiment con c'est incroyable.

Sidjil s'accrocha à une des barres en fer du dernier métro de la journée, alors que Maxime essayait désespérement de rester en équilibre sur les mouvements de la rame.

Après sa chute, les manches de son sweat-shirt (qui était encore celui de Sidjil, drôle de coïncidence) avaient fini humides et tachées de poussière, mais plus important, il s'était blessé aux paumes de la main en essayant de s'amortir sur un mètre. Ses deux mains avaient de la peau manquante et saignaient toujours par endroits, laissant une fine traînée de sang rouler jusqu'à ses poignets égratignés. Pour cette raison Maxime refusait de se tenir au métro.

Cependant, l'alcool lui tapait toujours sur le crâne et son oreille interne était encore un peu imbibée de gin tonic. Il était à deux doigts de retomber au moindre coup d'accélérateur.

Sidjil le regarda faire un moment, se demandant quand est-ce que la deuxième chute arriverait.

Dans les pensées du toulousain, le chaos avait un air de cessez-le-feu. Il avait ramassé Maxime après son petit accident et avait finalement convenu de le ramener chez lui. Il se doutait bien que dans un état pareil, Maxime ne trouverait pas le chemin vers son appartement. Et Sidjil ne voulait plus le lâcher maintenant. Pas tant qu'ils n'auront pas discuté.

– Arrête de m'insulter wesh, tu vois pas que j'suis pas bien là, Maxime se défendit comme il pouvait, penché en avant tel Michael Jackson dans Smooth Criminal.

– Viens là putain, t'es vraiment con, Sidjil lui attrapa le bras.

Maxime poussa un "Aïe!" ridicule quand ses doigts se serrèrent autour de son avant-bras et l'entraînèrent sur un des bancs vides du métro. Ils étaient seuls dans la rame, seulement accompagnés de la voix synthétique de la dame de la RATP qui annonçait peu à peu le reste des stations.

Sidjil garda le regard fixé devant lui pendant que Maxime suivait les câbles électriques à travers la vitre. De l'extérieur, cet exercice semblait lui demander un effort de concentration phénoménal, à lui donner le tournis.

Sa tête flotta au milieu des bercements du métro, l'attirant vers une accalmie miraculeuse sur l'épaule de Sidjil.

– Max. Tu vas gerber ? Sidjil murmura dans un souffle hâtif.

– Nan, nan t'inquiète pas, Maxime ferma les yeux.

Le toulousain regarda brièvement les mains de Maxime, leurs dos posés sur les cuisses de ce dernier. Ses mains fines étaient détendues bien qu'encore sanguinolentes, et encore marquées de la forme des morceaux de goudron figés dans le sol.

Maxime ferma la main gauche, lâchant un hissement à cause des picotements de sa blessure. Il leva le bras et finalement, glissa sa main sous le bras de Sidjil, le tenant contre lui comme il tiendrait une peluche.

– Mec.. je t'aime trop.

Sidjil pinça les lèvres. Il était en train de trembler.


◇◈◇


– Attention ça va piquer un peu.

Sidjil posa délicatement un morceau de coton imbibé d'alcool sur une des mains de Maxime, qui hissa dans la seconde les épaules, poussant une grimace d'inconfort. Il tapota avec précaution sur les endroits à l'épiderme endommagé, désinfectant la blessure en quelques coups désagréables.

Maxime était assis sur le canapé comme la dernière fois, excepté que cette fois-ci, Sidjil le confrontait assis sur le bord de la table basse, et qu'il semblait bien moins assuré que cette dernière fois. Il était tout raide, les jambes ramenées l'une contre l'autre et sa posture excessivement droite.

point d'interrogation [maxime&djilsi]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant