II.

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CHAPITRE 2:

L'immeuble était désert.
Bien sûr, le concierge n'avait toujours pas réparé l'ascenseur. Et monter 5 étages à pied n'enchantait pas trop la gamine. Je lui proposa de grimper sur mon dos, elle accepta.
"En route pour l'escalade de l'immeuble le plus haut du monde!" hurlais-je.
Elle se mît à rire et à sourire tout au long de notre ascension.
Je monta les escaliers quatre à quatre, en tournant sur moi-même, m'arrêtant brusquement en feintant de la faire tomber, je chantais des chansons débiles et dénuées de tout sens, tombait, me relevait aussitôt, elle riait de plus belle.
On arriva finalement au 5ème étage. Je sortis mes clés, tourna la serrure, et on entra.
L'air était frais. Une fenêtre était restée ouverte. Ca sentait encore les gâteaux que j'avais fais la veille. De bons fondants au chocolat.
La petite s'assit sur le canapé, et s'endormit aussitôt.
C'est vrai que ça fatigue, une invasion de zombies.
Je me mis aux fourneaux. Cuisiner étant ma passion, j'y passa la soirée. Vers 22heures, je réveilla la petite pour lui proposer à manger. Son estomac criant famine, elle accepta.
On s'assit à la table, et j'engagea la conversation:
"Dis moi, petite, avec tout ça, je ne connais même pas ton prénom."
"Je m'appelle Rose. Et toi?"
Je lui répondis en souriant:
"Moi c'est Emily. Tu as quel âge?"
"11 ans."
La conversation étant lancée, la soirée continua son court sans mauvaise surprise.
Après une bonne heure, on décida d'allez se coucher. Je l'installa dans la chambre d'amis et alla me blottir dans mon lit. Le sommeil m'envahit aussitôt.
Tout à coup, un bruit me fit sursauter.
Une main me saisit le pied, un cri m'échappa. Des bouffées de chaleur me montèrent à la tête, mais mon corps resta de glace. J'étais pétrifiée. Mon coeur s'emballa, et manqua d'exploser. Ses battements résonnaient dans mes tempes, je n'entendais plus rien.
Je savais que mon heure était venue.
Par une poussée de courage, je réussit à atteindre l'interrupteur de la lumière et à saisir le couteau que j'avais placé là pour d'éventuels cas comme celui ci.
Face à moi, je découvrit Rose, qui, n'arrivant pas à dormir, voulait venir trouver refuge dans mon lit.
Elle éclata de rire en voyant ma tête décomposée, et vint s'allonger à côté de moi.
J'expira un bon coup et reprit mes esprits. j'attrapa mon casque et le plaqua sur mes oreilles. Ma chanson préférée se lança:

"So raise your glass

If you are wrong

In all the rights ways

All my underdogs

We will never be, never be

Anything but loud

And nitty gritty dirty litle freaks

Won't you come on and, come on and

Raise your glass

Just come on and, come on and

Raise your glass!"

Sur ces bonnes paroles de ma chanteuse favorite, je m'endormis.
Le lendemain matin,lever à 10heures. Cette bonne nuit de repos ne m'aura pas pour autant permis d'être fraîche.
J'alla me dégourdir les jambes dans la cuisine, et la petite m'y rejoignit.
"Emily.. J'ai faim.."
J'ouvra la porte du frigo, mais n'y trouva rien d'autre qu'un vieux citron et un bocal de cornichons. Je fus donc obligée de m'aventurer dehors à la recherche de quelque chose à nous mettre sous la dent.
Mais avant d'affronter l'extérieur, une petite préparation s'imposait. Je pris la direction de ma chambre et fouilla dans mon placard. J'en sortis une grosse veste d'hiver pour amortir les morsures, un jean et un Tshirt Batman, offert par mon crush du moment. Je parti vers la cuisine, et fouilla dans les tiroirs pour trouver les deux plus grands couteaux possibles.
Me voici ainsi parée pour affronter notre si beau monde envahit par des monstres.
La petite ne m'accompagna pas, elle reste à l'appartement.
Je descendit les escaliers, bizarrement plus doucement que la montée de la veille, et ouvrit la porte de l'immeuble. Un vent frais me caressa le visage.
Les rues semblaient désertes, avec un peu de chance je ne croiserais personne sur mon chemin, vivants ou non.
Je pris une grande inspiration et m'aventura dans l'allée. Mes pas étaient lourds et incertains. Je sursautais à chaque coin de rue, de peur de voir débouler je ne sais quelle créature. Je pris la direction de la supérette du coin, à quelques rues de là.
Je comptais mes pas, les rues, les intersections, les panneaux, les vitrines, les maisons, les trottoirs, chaque chose que je franchissaient et qui me rapprochaient de mon but.
Plus que quelques rues.
Quelques panneaux.
Quelques pas.
Ca y est. Plus qu'un tournant et j'y suis. Sans problèmes et sans encombres. Je n'ai croisé personne. Avec un peu de chance il n'y aura aucun survi(mort)vants sur la route du retour.
Je touche les couteaux dans ma poche. Ils sont encore là. Prêts à être sorti de leur étui.
Voilà. Je tourne..
Et merde.

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