"Wings, hearts
some things are meant to be torn apart
Faith, hope
some things are meant to be gone broke" *- Killing Butterflies, Lewis Blisset
LES HUIT ÉCLATS DU CŒUR1er éclat
Sous l'œil du corbeau
Je pourrai toujours m'en rappeler. Même douze ans après, la couleur qu'avait le ciel de cette journée d'été m'apparaît encore clairement. D'un bleu profond sans aucun nuage à l'horizon. La couleur d'un jour banal en somme et qui aurait dû être sans histoire. Non, rien ne pouvait me laisser présager une seule seconde que ce jour deviendrait mon point de bascule vers ma lente descente aux enfers.
Rien, à part peut-être ce corbeau perché à l'arbre sous lequel j'étais assise et avec qui je m'amusais à essayer de contrôler son esprit par des bras tendus et des bruits de bouche censés imiter un contrôle mental. Petite et seule dans l'ombre, là était mon seul passe-temps : essayer par tous les moyens possible de découvrir mon alter. Pauvre oiseau. À la place de venir à mon épaule comme j'essayais de le lui ordonner depuis dix minutes, il n'a fait que de me fixer de travers, littéralement. Seul son œil droit reluisant m'observait de haut. Puis il a étendu ses ailes et est parti vers des terres inconnues, loins derrière les bâtiments gris de Tokyo.
Je me suis laissée tombé dans l'herbe. Le soleil était à son zénith dans le ciel. Les sauterelles chantaient la chaleur ettouffante. Il m'arrivait parfois que de la même manière que les feuilles des arbres se laissent bercer par le vent, je m'égarais dans mon imaginaire, là où logeais des créatures de toutes sortes, les châteaux des pires vilains de la terre et le grand seigneur du Mal.
J'imaginais l'apparence que pouvait avoir mon père. Mon géniteur. Je l'imaginais comme maman, des yeux bleus, des cheveux verts feuilles, un sourire compatissant qui me tendait la main. Parce qu'avant de tomber dans la désillusion, je l'ai idéalisé, idolâtré.
C'était une figure héroïque, mort contre un grand vilain méchant qui avait détruit Tokyo deux fois, rasé les campagnes d'un simple claquement de doigt. Si maman ne voulait pas m'en parler, c'était parce que les sbires de l'ennemi que papa avait vaincu cherchaient encore vengeance. Il étaient partout, c'est ce qu'elle n'arrêtait pas de dire et elle m'avait défendu de parler à qui conque portant la toge noire. Parler de son combat qui avait sauvé la populace d'une menace mondiale revenait à dévoiler son camp, pouvait menacer mon identité. C'était à la fois irréel et fantastique. C'était stupide et innocent surtout.
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𝐀̀ 𝐌𝐨𝐢𝐭𝐢𝐞́ 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐞 | Aizawa x Oc/MHA |
Fanfiction« Je suis maudite. Maudite jusqu'à la moelle, incapable de mourir. Et pourtant, peu de gens appellent ça une malédiction.» *** 𝐒𝐇𝐎𝐓𝐀 𝐀𝐈𝐙𝐀𝐖𝐀 ne pensait qu'à soulager sa peine lorsqu'il avait pris cette décision. Une décision qui lui amène...