11 | tous les mêmes

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"Calm down, girl, why you so mad?
Why's your heart gone rotten?
It's all good, girl, why you upset?

Guess they have forgotten what they did"

— Angry Too, Lola Blanc




— KIREI —

15h





— Désolé, mais ta candidature est irrecevable.

Je m'y étais attendue. En fait, non. Je crois que je ne m'attendais à rien. Sentence prononcée d'un ton suffisant, on aurait dit que cette bibliothécaire s'etait prise pour un juge de la cour suprême. Je me demande vraiment ce qui lui prend. J'imagine que ça doit lui donner un sentiment de puissance, de contrôle sur le destin d'un autre de derrière son comptoir de sa bibliothèque communautaire où quasi personne ne vient, encore moins pour lui demander quelque chose. Bref, que ça doit flatter son ego de refuser un avenir à une personne.

— Pourquoi ?

Derrière ses verres rectangulaires et sales, elle décolle ses yeux de son écran et me lorgne avec un dédain apparent pour ensuite laisser glisser son regard vers l'appareil que je porte. Je comprends d'une clarté vive sa réponse sous-entendue avant même qu'elle n'ait le temps d'ouvrir la bouche.

— Nous n'acceptons que des délinquants avec des délits mineurs. Nous ne voulons pas de problèmes.

« Nous ne voulons pas de problèmes ». Je pense que j'ai assez entendue cette sacrée sainte phrase dans ma journée pour que cette fois ci, l'envie furieuse de me fracasser le crâne contre le comptoir me prenne aux tripes. Bien sûr, personne ne veut de problèmes. Je suis même la première à revendiquer cet admirable état d'esprit, mais à me faire refuser plus de six fois d'affilée dans une seule et même journée.. même le plus calme des hommes commencerait à prendre ce rejet personnel. Faut dire que c'est déjà le cas pour ma part. Refoulant ma frustration qui n'arrête pas de me râper les nerfs, je me force à lui dire d'un ton bas :

— J'ai volé. C'est tout.

— Vraiment ? Tu as écopé de deux-cent heures de travaux publics pour un vol ? Et ce B.A.A que tu portes, tu l'as eu comment ?

En me faisant battre par cet homme que je dois appeler parrain. Je reste cependant silencieuse et bornée. Il faut être idiot pour ne pas comprendre son autre question. C'est comme ceux qui demandent « d'où est-ce que tu viens vraiment ? » Ici, c'est : « qu'est-ce que tu as vraiment fais ?»
La dame soupire et me remets mon dossier que je lui avais préalablement donné, signe de refus.

— Bonne journée.

Je me contente de serrer des dents avant de m'en emparer, presque de l'arracher de ses mains et de lui tourner le dos. Sans un seul regard en arrière, ni même une salutation, je pousse sur la porte d'entrée et sors, laissant passer un courant d'air à l'intérieur de l'édifice.

je sors mon bout de papier pour raturer cette adresse et  je constate à quel point il ne me reste plus beaucoup de temps ni d'endroits pour espérer me chercher un « travail ». Je suis d'un pas cadencé les indications sur les panneaux qui mènent aux stations des tramways.

Une seule place.

Il me reste une seule place ou aller. Sentant quelque peu la nervosité me gagner, je décide de vérifier ce dossier que je suis censé donner à chaque personne potentiellement intéressé par moi, histoire de m'assurer qu'il y avait pas un élément qui me disqualifierait de manière automatique aux yeux de ceux qui le liraient.

Hélas non, toujours les mêmes merdes. « absolution sous conditions de deux cents heures d'intérêt publics ». Heureusement qu'il n'y a pas de poubelles publiques, parce que ça ferait longtemps que j'aurais jeter ce déchet.
À la place, je le referme en ruminant à haute voix. 

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 21 ⏰

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𝐀̀ 𝐌𝐨𝐢𝐭𝐢𝐞́ 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐞 | Aizawa x Oc/MHA |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant