9.5 | À l'ombre de la flamme

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Il y avait bien deux choses que Dokura détestait : les rats et l'humidité.

En premier parce que ces bestioles avaient une fâcheuse tendance à fouiner là où il ne devaient pas être, et en second, parce qu'une atmosphère trop chargée de ces particules d'eau en suspension altéraient son alter. Et, par Shi No Musume, ce sous-sol était la quintessence même de ce qu'était un endroit humide. Si humide que les murs de brique suintaient. Humide et froid, seulement éclairé par des chandelles vacillantes manquant de s'éteindre à chaque passage.

Il continuait à descendre les escaliers inégaux de pierres, les mains dans les poches de son long sarreau noir ouvert. Une porte se presenta à lui au bout de cette descente. Une porte de pierre sculptée, également. Mais il n'enclencha pas tout de suite son ouverture. Dokura soupira de lassitude.

Il savait exactement pourquoi il était ici. Mais la perspective d'une punition ne l'effrayait pas pour un sous. C'était plutôt le fait qu'il allait devoir supporter les tirades de ses collègues alors que son temps aurait mieux fait d'être investi dans des projets plus... importants. Le jeune homme poussa enfin la porte et la senteur de renfermé l'atteignit de plein fouet au visage. Il grimaça de dégoût en posant le pied dans cet endroit miteux.

Une grande salle d'église au plafond bas, peuplée de long bancs et d'une estrade plongée dans la pénombre au bout devint de plus ne plus clair à mesure que ses yeux s'adaptaient à l'obscurité. Puis au fin fond de cette pièce, éclairé par un rayon de lune, une statue de pierre sculptée dans du granit représentait une fille drapée de tissu, sur ses genoux, qui se tenait le cœur.

Banale en apparence, elle l'était moins lorsque les nouveaux remarquaient que les yeux de cette statue au visage encapuchonné pleuraient du sang.

— Tu es en retard.

Les ombres cachées se mirent à s'agiter de partout, assise sur les bancs, voir avachies pour certaines. Ils n'étaient pas nombreux, les hauts placés à pouvoir se rendre à ces réunions. Une silhouette se détacha du lot pour se positionner au centre de l'allée principale. Kageno, le bras droit.

— Encore.

— Vous m'avez interrompu durant mes travaux. Ce serait un peu apprécié de m'avertir plus tôt la prochaine fois.

Son interlocuteur émit un bruit de bouche méprisant avant de tendre le bras.

— les preuves.

Un homme habillé en civil s'avança vers lui et lui tendit un dossier. Il le feuilleta avant de le jeter par terre. Les photos glissèrent jusqu'aux pieds de Dokura, qui baissa la tête. Elles représentaient des cadavres rongés par l'acide, à moitié décomposé. Un rictus malsain naquit au coin de sa bouche.

— Ce serait encore plus apprécié si tu prenais la peine de nous avertir quand te viens des envies de meurtre.

Hirito, qu'il connaissait à cause de sa grande gueule et de sa taille, se leva d'un bond et le fusilla des yeux.

— Bordel, mais pourquoi t'as fais ça ? Qu'il cria de but en blanc.

— c'était des rats. Et je déteste les rats. Alors j'ai fait mon propre poison pour me débarrasser d'eux. J'ai dératisé l'organisation. Alors au lieu de me blâmer, vous feriez mieux de me féliciter.

— tu aurais pu nous avertir avant, argua Kageno, On aurait pu les interroger. Voir pour qui ils travaillaient, mais comme toujours, tu as préféré la deuxième option.

Il récupéra un Polaroïd, qui s'enflamma dans sa main. Une odeur de brûlée s'ajouta à celle déjà insupportable de la moisissure.

— À savoir agir pour ta pomme. Cette attitude commence sérieusement à me taper sur les nerfs. J'en viens même à remettre en doute ta place au sein de nos rangs, ainsi que ta Foi.

𝐀̀ 𝐌𝐨𝐢𝐭𝐢𝐞́ 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐞 | Aizawa x Oc/MHA |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant