16 FÉVRIER
23h 27
— TRACER —C'est au beau milieu de la nuit, alors que le ciel se dégageait de ses nuages nocturnes pour laisser place aux faibles lueurs d'étoiles étouffées par la pollution lumineuse qu'elle était apparue.
Apparue comme quand un éclair frappe. Rapide, voyante et inattendue, fendant l'air d'un craquement assourdissant. Sa silhouette svelte enveloppée dans un noir moulant, qui s'arrêtait à ses débuts d'épaules, se détachait gracieusement du décor urbain éclairé à la lumière blanche. Ses bras et avants-bras étaient emmaillotés dans des bandages blancs, stygmates d'une ancienne vie tourmentée. Les yeux couverts par des lunettes de course connectées à une oreillette, elle arpentait du regard les alentours vides de citoyens et de bonnes femmes. Seuls les vendeurs restant postés à l'entrée de leurs commerces, regardant avec inquiétude les voiture de polices stationnées, ainsi que leurs occupants qui surveillaient la rue fermée avaient le potentiel d'ajouter de la vie.
Un soupire à s'en fendre l'âme finit par traverser les lèvres de Tracer. Sa main vint masser son cou entortillé, puis se renfonça au creux de la poche de son costume.
De sa démarche détachée, elle se mit à avancer, d'un pas lourd, presque dégoûté, vers les banderoles jaunes et les personnes en uniforme. Son harnais cliquetait sous le poids de son matériel à chacun de ses déhanchements. Lorsqu'il lui vint le temps d'enjamber la barrière de ruban, un policier eut le malheur de l'interpeller.
— Eh! Vous n'avez pas le droit! Les civiles ne sont pas autorisés. Veuillez partir, s'il vous plaît.
Déjà exaspéré de sa journée harassante, l'agente se planta net et tourna d'un quart sa tête vers lui. De son mètre 78, même le dos un peu voûté par la fatigue, elle devait le dépasser d'un bon 5 centimètres au moins.
— Je suis pas une civile.
Sa voix était plus grave que la majorité des voix féminines, sans pour autant être masculine. Et pour cause: Tracer ne voyait pas la nécessité de l'adoucir pour se rendre plus "féminine" aux yeux des autres. Elle se fichait de ne pas faire bonne impression comme elle trouvait le Tatemae ridicule. La prononciation de ses mots était tranchante, crue, assurée, contrastant encore avec l'extrême politesse que la société japonaise exigeait des jeunes filles et garçons, et possédait un accent moqueur, comme en perpétuelle moquerie de ses pairs, malgré son énervement d'être ici.
Le policier, cependant, secoua de la tête.
— Désolé mais sans les preuves adéqua-..
Elle se gonfla la joue, avant d'expirer bruyamment l'air contenu par celle-ci. Avec le peu de volonté qui lui restait, elle sortit son badge et le colla au nez de l'homme. Les yeux du policier s'écarquillèrent de surprise. Il recula, par respect.
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𝐀̀ 𝐌𝐨𝐢𝐭𝐢𝐞́ 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐫𝐢𝐞 | Aizawa x Oc/MHA |
Fanfic« Je suis maudite. Maudite jusqu'à la moelle, incapable de mourir. Et pourtant, peu de gens appellent ça une malédiction.» *** 𝐒𝐇𝐎𝐓𝐀 𝐀𝐈𝐙𝐀𝐖𝐀 ne pensait qu'à soulager sa peine lorsqu'il avait pris cette décision. Une décision qui lui amène...