La disparition au 196 Liberty Street

Chapitre 1

Le lendemain matin, Jane se leva de très bonne humeur et se leva en évitant de réveiller Charlie qui dormait. Il ne travaillait pas le weekend. Il travaillait dans une maison d'édition. Elle prépara le petit déjeuner. En attendant que la bouilloire siffle, elle ouvrit le placard pour sortir de quoi faire du porridge. Puis, elle observa la fenêtre de la maison d'en face. Rien n'avait bougé. Les rideaux étaient encore grands ouverts. Deux possibilités : soit Mrs Johnson était rentrée, avait dormi et s'était levée tôt, soit elle n'était pas retournée à son domicile depuis la veille.

Charlie se leva et trouva Jane dans la cuisine observant dehors. Il lui fit remarquer sa présence en se raclant la gorge. Jane se retourna et lui fit un grand sourire.

- Alors ? Bien dormi ?

- Oui, comme un bébé.

- Tant mieux ! Nous avons beaucoup à faire aujourd'hui !

Charlie prit un air intrigué.

- Comment ça ?

- Tu ne te rappelles déjà plus ? Nous avons une énigme à résoudre !

- Ah oui c'est vrai. Mais elle est peut-être déjà résolue cette énigme. Tu es allée sonner chez Mrs Johnson ?

- Non pas encore, je t'attendais mais je pense qu'elle n'est pas là.

Jane s'assit à la table pour déjeuner et Charlie l'imita. Ils mangèrent en silence puis allèrent se préparer pour la journée. Jane prit son parapluie pour sortir car la pluie menaçait de tomber à tout moment. Ils sortirent, en profitèrent pour récupérer le journal qui avait été posé sur le palier et sonnèrent à la porte du 196 Liberty Street. Aucune réponse. L'aventure commençait pour Jane. Qui pouvait bien avoir enlevé Mrs Johnson, une femme innocente aimée de toute la rue grâce à sa gentillesse et ses scones divins ?

Ils décidèrent d'aller se promener dans le quartier. Pendant leur balade, ils tombèrent sur Francesca, une amie de Jane. Elles avaient fait leurs études de biologie ensembles à l'université de Bristol. Ils discutèrent mais Jane décida de garder sous silence la mystérieuse affaire sur laquelle elle venait de se lancer. Elle avait beau adorer Francesca, elle ne voulait pas que son amie se mêle de cette histoire de quartier.

Une fois rentrés chez eux, Jane prit un carnet et commença à noter tous les indices qu'elle avait relevé depuis la veille ; c'est-à-dire, pas grand-chose. Charlie l'observa d'un air amusé.

- Dis-moi, tu connais Mr Johnson ? On ne le voit jamais ! Questionna Jane

- Euh... maintenant que tu le dis je crois que le nombre de fois où je l'ai vu se compte sur les doigts de la main.

- C'est quand même étrange. Après peut-être qu'il rentre très tard et part très tôt c'est pour ça qu'on ne le voit jamais.

- Oui mais tu te rappelles ? Quand on est allés boire le thé la dernière fois, Mrs Johnson était seule et on était dimanche. A croire qu'il ne vit presque plus chez lui. En revanche ils ont un fils, Andrew. Aux dernières nouvelles, il travaille pour le NHS mais je suis incapable de te dire ce qu'il fait précisément.

- Et il est vieux ?

- Qui ?

- Andrew.

- Il est plus âgé que nous, il doit avoir une trentaine d'années.

- Ah ok.

Comme tous les samedis, le couple en profitait pour faire une activité tous les deux. Cette semaine, c'était cinéma. Ils se rendirent au cinéma le plus proche. Le film en noir et blanc commença. C'était une semaine de festival et ils repassaient des classiques restaurés. A la fin de la soirée, ils rentrèrent chez eux et allèrent se coucher.

Jane et Charlie furent réveillés par la sonnette. En grognant, Charlie descendit ouvrir la porte. Il était tôt. Derrière la porte se trouvait Andrew Johnson, le fils de Clarissa Johnson. Charlie l'invita à entrer.

- Bonjour Andrew, que faites-vous ici ce matin ?

- Bonjour, je venais voir ma mère. Je viens la voir une fois par mois et je ne comprends pas, elle ne répond pas à la porte. Et puisque vous habitez en face et êtes ses voisins je ne suis dit que vous pourriez avoir un double des clés.

- Non, nous n'avons pas de doubles mais nous avons constaté la disparition de votre mère il y a deux jours.

- Comment ça disparition ?

- Il y a deux jours Jane est allée voir ce qu'il se passait après avoir entendu un hurlement venant de la maison.

- Et vous avez prévenu les autorités ?

- Non, on s'est dit qu'on s'était peut-être inquiétés pour rien et que c'était une fausse alerte.

- Je vois, mais vous auriez quand-même dû. Je vais le faire moi-même.

Andrew sortit son téléphone et composa le numéro du commissariat. Ils lui répondirent qu'ils étaient occupés par des affaires bien plus importantes mais qu'ils prenaient quand même sa déposition. Charlie vit le visage d'Andrew s'assombrir de plus en plus au fur et à mesure que l'appel continuait. Lorsqu'il raccrocha, Andrew s'exclama :

- Incapables de faire leur boulot correctement !

- Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

- Que ce n'était pas important et qu'ils avaient des choses plus importantes, une disparition c'est important non ?

- Je suis d'accord, autant mener notre enquête de notre côté maintenant.

- Notre enquête ? Vous y connaissez quelque chose ?

- Absolument pas, mais Jane lit énormément de romans policiers et elle rêvait de pouvoir mener une enquête un jour.

Au même moment, Jane venait de descendre et vint saluer Andrew.

- On parle de moi ?

- Oui, tu arrives pile au bon moment ! se réjouit Charlie

- Ah bon ? Que se passe-t-il ?

- Que dirais-tu de résoudre officiellement l'affaire Clarissa Johnson ?

- 100% prête !

Ils invitèrent Andrew à boire un café et discutèrent des évènements et de la stratégie à adopter. Puis Jane, l'air un peu gênée demanda à Andrew :

- Désolée de la question indiscrète, mais pourquoi votre père n'est jamais là ?

- Oh ! Il est avocat et est souvent en déplacement aussi.

- Je vois.

Trente minutes plus tard, Andrew partit de la maison. Jane dit à Charlie qu'elle le trouvait bizarre, mais Charlie lui répondit simplement qu'il était difficile de faire la rencontre de quelqu'un en seulement trente minutes surtout dans ces conditions.

Quelques heures plus tard, après s'être occupé des tâches ménagères et avoir fait une promenade dans le parc, Jane s'assit à la table de la terrasse carnet en main et commença à établir une liste de suspects potentiels et noter ce qu'elle avait relevé sur les lieux quand elle était entrée le premier jour. Elle se dit que si elle écrivait tout ce qui lui passait par la tête et qu'elle faisait ensuite le tri des informations, elle pourrait y voir plus clair dans cette drôle d'histoire.