🥀 PROLOGUE

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- Je t'aime.

- Je t'aime aussi.

Les derniers mots que je venais de prononcer me brûlaient la gorge comme si je venais de boire un verre de whisky cul sec.

Je raccrochais le téléphone qui était accroché à ma droite, ne quittant pas son regard. Il plaqua sa main contre la parois en verre qui nous séparait, et j'en étais plus qu'heureuse.

Je ravalais ma salive, rejetant tous ces horribles flashs qui venaient s'installer dans mon crâne et levais la main pour la coller contre la sienne.

Le verts de ses yeux, dans lesquels j'avais vu tant d'amour mais aussi tant de haine, se détachèrent de moi pour se poser sur le gardien juste à côté de lui.

Le gardien posa sa main sur son épaule, signe qu'il devait se lever. Je fis de même et sans lui accorder un regard de plus, je tournais les talons et sortis.

Lorsque je quittais la prison, j'expirais bruyamment. Mon nœud dans la gorge se dénouait lentement et je serrais les poings pour retenir une larme.

Même après des mois, j'avais toujours autant mal. Qui aurait cru qu'une personne pouvait être aussi mémorable.

Moi qui voulait un amour inoubliable, je l'ai eu.

J'inspirais, faisant rentrer autant d'air dans mes poumons que je le pouvais avant de relâcher tous mes muscles. Je fermais les yeux, levant la tête vers le ciel avant de chercher d'une main tremblante mon paquet de cigarette dans la poche de ma veste.

J'en emprisonnée une entre mes lèvres, tapotant les poches de mon cargo pour trouver mon briquet.

- C'est ça que tu cherches, Jefe ?

Je rouvris les yeux et tombais nez à nez avec Tina. Elle me tendait un briquet avec son sourire éclatant qu'elle ne recevrait qu'aux personnes qu'elle appréciait véritablement.

Je lui rendis son sourire, certes moins bien que le sien, mais un sourire quand même.

- Merci, marmonnais-je en prenant le briquet.

J'allumais ma cigarette avec avant de le lui rendre. Elle fit de même, relâchant en même temps que moi la fumé que retenaient ses poumons.

- Je ne te demande pas comment il va, soupira-t-elle.

J'acquiesçais, pinçant ma lèvre du bas. Je triturais mes doigts de la main droite tandis que je tenais ma clope de l'autre.

Un long silence s'écoula, assez long pour que nous puissions terminer nos cigarettes tranquillement.

- On y va ? finis-je par demander en brisant le silence.

Tina hocha la tête, faisant bougé son carré blond. Je lui emboîtais le pas, ne sachant pas où nous étions garée. Je finis par voir l'Audi noire que j'avais acheter peu après le départ de Rodriguez.

J'entrais côté passager et me laissais tombé en soufflant de fatigue.

- Repose-toi quand on sera arrivé, me proposa la blonde.

- J'aimerais bien, soupirais-je, mais j'ai beaucoup de travail.

Je la vis du coin de l'œil lever ses yeux au ciel. Je ne dormais pas vraiment ces derniers temps et pour cause : le travail. Je travaillais beaucoup, cherchant à rattraper le travail désastreux de mon mari.

Maintenant qu'il était derrière les barreaux, c'était à moi de reprendre le fourneau. J'étais parvenue à le maintenir à flot mais pour combien de temps ?

- Tu sais, je me disais qu'on pouvait peut-être faire quelque chose ce soir ? Comme avant.

Je sortis une autre cigarette pour l'allumer la seconde d'après avec un briquet qui était dans la boîte à gant.

- Je dois tra-

- Travailler, je sais, soupira-t-elle. Mais tu peux faire une exception pour ce soir. Laisse des gars faire le sale boulot à ta place pour une fois.

Elle avait raison et au fond de moi, je savais que je devais l'écouter mais j'aimais avoir le contrôle. Maintenant que j'avais le contrôle des choses, je ne comptais pas le laisser m'échappe. Je ne l'avais pas eu depuis bien trop longtemps.

Même si le jour où Rodriguez s'est fait arrêter m'a fait mal au cœur, aujourd'hui je suis heureuse qu'il soit loin de moi. Marier ou pas, je ne l'aime plus mais je ne pouvais pas divorcer juste comme ça.

Il m'a céder tous ces biens, maison, voiture et son bébé : le gang.

Un cartel situer à Carthagène, plutôt réputé dans la région et aussi connu dans les alentours.

- Je peux peut-être voir avec Nino, cédais-je.

Tina sauta dans son siège, toute heureuse de voir que j'avais céder à sa demande.

Et puis, ça ne me fera pas de mal. Je ne suis plus sortie depuis...

Je réfléchissais, cela faisait des années que je n'étais plus sorti aller boire un verre ou en discothèque. Pour cause : mon mari.

Nous étions mariés depuis quatre ans mais nous nous connaissons depuis six. Lorsqu'il m'a passé la bague au doigt, je n'aurais jamais cru que ma vie deviendrais celle d'une otage.

Pas le droit de sortir, pas le droit d'avoir d'amis, pas le droit de me plaindre, pas le droit de refuser ses demandes, n'importe lesquelles.

Aujourd'hui j'étais libre tandis qu'il était en prison pour je ne sais combien d'année.

- Je sais déjà où on va aller, Jefe ! s'exclama Tina. J'ai découvert un nouveau bar qui a ouvert pas très loin d'ici. Il y a pleins de mecs beaux gosse et de nana super sexy ! Tu vas te fondre dans la masse comme une reine !

Je souris en la voyant déjà surexcité.

- Je ne vais pas draguer d'autres hommes, je suis mariée.

Elle leva les yeux au ciel et balaya d'un geste de la main ma remarque.

- Il ne s'est pas fait prier pour aller caresser les chattes des autres meufs. Il est en prison, ce salaud. Profite, amuse-toi et fais-toi bien baiser !

- Tina ! m'écriais-je.

Elle rit aux éclats, passant les vitesses avec un geste mécanique.

- Quoi ? Ne fais pas ta sainte ! Sérieusement, ça faut combien de temps que t'as pas eu d'orgasme ?

- J'en ai eu un hier soir, très chère, me défendais-je.

- Avec un mec je veux dire.

Je ne répondis rien. Enfaite, dans ma vie je n'en avais jamais eu. Je commençais sérieusement à me demander si ce n'était pas un mythe. Avant Rodriguez, je n'avais eu personne. On s'est mit ensemble à vingt ans et on s'est mariés deux ans plus tard.

Je n'avais connu que lui et pour moi, il baisait bien. C'était jusqu'à ce que Tina commence à me raconter toutes les fois où elle avait jouit avec des partenaires. Quelque part je l'enviais.

Elle ne semblait pas se prendre la tête avec les gens, elle couchait dès qu'elle en avait envie avec des gens avec qui elle avait envie de le faire. Si elle ne se confiant pas aussi souvent chez moi, j'aurais pu croire que sa vie était parfaite.

- Alors, Jefe ? Prête pour ce soir ?

Je constatais que nous étions arrivées devant le cartel. Mon cartel.

- Je vais juste faire deux, trois trucs avant de partir, l'informais-je.

- OK, je t'attend la, dépêche toi. On passera chez toi après pour se préparer.

J'acquiesçais avant de sortir du véhicule et de m'élancée à l'intérieur du gang que je dirigeais à présent.

Mama's mafia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant