🥀 CHAPITRE 22

214 2 0
                                    

Nous roulions depuis une durée indéterminée jusqu’à Sincèlejo. J’avais l’impression de passer l’éternité derrière le volant. Les voitures devant nous n’accéléraient pas, faisant monter en moi une frustration.

Je klaxonnais contre l’automobiliste devant moi.

-         Avance connard ! M’écriais-je.

Esteban, assit à côté de moi, pouffa. Il était encore un peu fatigué mais reprenait peu à peu de la force. Il dormait la plus part du temps lors des trajets en voiture.

Cette fois-ci, il était réveillé et déterminé à m’énerver encore plus.

-         Pas la peine de t’énerver, dit-il en regardant le paysage défiler.

Je me mordis la lèvre du bas, me refusant d’être méchante envers lui, même si ce n’était pas l’envie qui manquer.

-         Ils ne sont pas à deux doigts de se faire buter, eux, rétorquais-je en le fusillant du regard.

Il ne répondit rien, continuant à fixer l’horizon à travers sa fenêtre.

Les minutes passèrent et je m’arrêtais devant un feu rouge.

-         Prend à gauche cash après, m’indiqua mon passager.

Quand le feu passa au vert, je m’exécutais, faisant ronronner le moteur.

-         Angel ne va pas se douter qu’on va aller chez ton père ? Le questionnais-je par pur hasard.

Il prit une grande inspiration, décroisant les bras.

-         J’en ai aucune idée.

Génial.

Maintenant, nous foncions tout droit dans la gueule du loup. Je déglutis à l’idée de ce qu’Angel pouvait me faire.

Esteban remarqua mon stresse et posa sa main sur mon genou.

-         Ça va aller. Je suis là.

Je lui souris faussement, tentant de me rassurer par tous les moyens.

-         Est-ce que tu me fais confiance ?

J’hochais aussitôt la tête. Si je ne lui faisait pas confiance, pourquoi est ce que je serais ici avec lui ?

-         Bien. Ne doute jamais de ma confiance.

Je fronçais les sourcils.

-         Pourquoi est ce que je devrais douter de toi ?

Il haussa simplement les épaules, tournant la tête pour continuer à regarder le paysage défiler.

Je me garais non loin de la propriété qu’Esteban m’avait indiqué. Il sorti maladroitement de la voiture, manquant de tomber.

Ensemble, nous nous dirigions vers la petite maison, armés de M1911. La demeure n’avait rien d’anormale, juste une petite maisonnette en haut d’une colline.

Les alentours étaient silencieux en ce début de soirée. Le vent soufflé une brise glacial, me faisant frissonner.

-         On va rentrer par l’arrière, m’expliqua Esteban en passant devant moi.

J’acquiesçais avant de le suivre aux pas de loup. A force, je commençais à avoir l’habitude de me déplacer silencieusement.

Nous contournions la maisonnette et entrions par une porte qui donnait sur une cuisine.

Mama's mafia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant