🥀 CHAPITRE 36

96 4 0
                                    

J’avais l’impression d’avoir un fantôme en face de moi. Son teint était beaucoup plus pâle que la dernière fois que je l’avais vu. Peut-être était-ce la prison ?

Ses traits étaient beaucoup plus sévère et vieilli. Il ne ressemblait plus du tout à celui que j’avais connu.

-         Tu es enfin de retour, jubila-t-il. On va pouvoir bien s’amuser ensemble.

Toujours avec son arme pointé sur moi, il chercha une corde avec laquelle il m’attacha les bras dans le dos. Bien sûr, lutter aurait été stupide. Je n’étais pas en capacité de le faire.

Je patientais donc, attendant que quelqu’un vienne. J’étais sûre que Tina et Esteban remarqueront ma disparition mais combien de temps prendront-ils pour me retrouver ?

Je déglutis, sentant la peur monter en moi. L’air devint soudain irrespirable mais je ne pouvais pas lui montrer à quel point il m’affectait.

Je pris mon mal en patience, attendant le moment opportun pour m’échapper.

-         Je croyais que tu étais mort, lui dis-je pour combler le silence pesant.

Il gloussa, se servant un verre de whisky et le bu cul sec.

-         Qui t’a dit ça ? Angel ?

Je n’étais pas surprise qu’il le connaisse, après tout, il était dans sa planque.

-         Exactement.

Il rit mais je remarquais dans le timbre de sa voix que ma réponse ne lui plaisait pas.

-         Cet enfoiré m’a fait passer pour mort ! S’écria-t-il.

Je m’effrayais lorsqu’il haussa la voix. J’avais passé plus de la moitié d’une année sans lui, sans avoir à subir ses coups ou sa violence verbale. J’étais habituée à la douceur, à des yeux bleus et une odeur de vanille.

-         Il pensait qu’il allait pouvoir se servir de moi comme il le voulait !

J’écoutais son monologue attentivement. Peut-être allait-il révéler des choses intéressantes qui me serviront pour le futur.

-         Mais je suis plus intelligent que lui, murmura-t-il soudainement.

Ses sauts d’humeur étaient de pire en pire. J’avais l’impression d’avoir un fou en face de moi et son impulsivité ne me rassurait pas.

-         Il te voulait rien que pour lui !

Il se rapprocha de moi, remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille avant de prendre son visage dans ses mains. Elles étaient rugueuses et abîmées.

-         Mais tu n’es qu’à moi, nous sommes mariés, reprit-il tout doucement.

J’ouvris la bouche pour lui répondre que, non, nous n’étions plus mariés mais il se leva d’un bond et jeta son verre de whisky. L’objet vola à travers la pièce avant de s’écraser contre le mur de son van.

Je sursautais, tremblant sans le vouloir.

-         Mais tu crois que je ne sais pas que tu t’es tapé l’autre fils de pute ?! Avec ses airs de chien gentil et obéissant ! Tu crois que je ne le sais pas, hein ?!

La veine dans son cou ressortie sous l’effet de la colère. Même attachée, je pouvais encore lui répondre, quitte à me prendre des coups.

-         Le seul chien ici, c’est toi. Sans déconner, tu es vraiment pathétique et-

Il ne me laissa pas finir ma phrase, rongeait par la colère. Il leva la main, me giflant tellement fort que je tombais à la reverse du lit. Mon corps se vautra par terre.

Le choc était tellement rapide que je n’eu pas le temps de comprendre ce qu’il s’était passait. Ma joue chauffait et me brulait. La douleur de ma chute me fit grimacer lorsque je tentais de me relever.

Ses pas se déplacèrent lentement jusqu’à moi. Il s’accroupie, prenant ma mâchoire en coupe. Mon sang bouillonnait en moi et je n’avais qu’une seule envie, lui faire payer toutes ces années de souffrances.

-         Écoute moi bien Rosa. Tu vas bien sagement remettre ton alliance et me sucer comme la bonne femme que tu es, OK ?

Comme réponse, je lui crachais au visage. Peu importe combien de coup j’allais prendre, j’avais décidée de ne plus jamais me laisser marcher dessus par un homme.

Il s’essuya le visage avec sa main, me fusillant du regard.

-         Tu vas regretter d’avoir fait ça petite salope.

-         Ou pas, répliqua une voix familière.

Esteban se tenait derrière lui, collant son canon contre l’arrière de son crâne. Tina passa l’entrée du van et vint enlever la corde qui me retenait. Linda suivit, essoufflée me se précipita quand même vers moi pour m’aider à me relever.

-         Est-ce que tout va bien ? Haleta-t-elle.

J’acquiesçais simplement, regardant Rodriguez du coin de l’œil. Il leva les mains vers le ciel, coincé.

-         Les filles, sortez s’il vous plaît, nous demanda Esteban.

Je fis signe à Tina et Linda de me suivre à l’extérieur du van. Je fermerais la porte derrière moi et nous nous éloignions toutes les trois.

-         Comment vous avez su que j’étais là ? Demandais-je intriguée.

-         C’est Linda qui a vu la scène du haut de la colline. Elle nous a tout de suite dit que tu étais partie avec un type. En plus un van bleu en plein milieu de la forêt, ça se remarque.

Je lui souris et remerciais Linda.

Nous patientons plusieurs minutes encore jusqu’à ce qu’Esteban ressorte du van. Il se dirigea vers nous, ne nous prêtant aucun regard.

-         On se tire. On retourne à la voiture.

Mon envie d’aller voir ce qu’il s’était passé à l’intérieur était forte mais lorsque je vis que Tina et Linda le suivirent, je fis de même.

Nous retournions à la voiture dans un calme effroyable. J’avais l’impression qu’Esteban n’avait pas fait du bien à Rodriguez et quelque part ça me faisait plaisir.

Nous montions dans l’habitacle et rentrions à la maison sans dire un mot. Lorsque nous arrivions, Esteban prit une douche avant d’aller dans l’une des chambres. Il s’y enferma et Tina me regarda.

-         On va aller se promener avec Linda, m’annonça-t-elle. Tu devrais en profiter pour lui parler. Il n’a pas l’air bien.

J’hochais la tête et regardais ma meilleure amie et sa copine partir. Lorsqu’elles disparurent de mon champs de vision, je me dirigeais vers la porte d’Esteban.

Mama's mafia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant