Chapitre 2

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La pénombre s'engouffre en moi si rapidement, que mon corps peine à comprendre ce qu'il se passe. Mon cœur cogne à tout rompre contre ma cage thoracique, m'obligeant à poser la main sur ma poitrine, afin de réprimer cette douleur qui irradie dans chaque parcelle de mon être. J'aimerai crier ma peur mais aucun son ne s'échappe de mes lèvres, la terreur ayant pris soin de les sceller.

L'impression de ne plus être seule dans la pièce, me fait tourner sur moi-même pour seulement constater que l'obscurité m'aveugle totalement. Cette horrible sensation me happe dans les limbes de mon esprit. Alors que ma main se crispe violemment contre mon manteau, j'ai un élan de lucidité en sentant ma lampe de poche. Mes doigts l'effleurent enfin, et dans la précipitation face au besoin de retrouver un semblant de visibilité sur ce qui m'entoure, elle m'échappe. Bien évidemment je n'ai pas eu le temps de l'allumer, l'entendant simplement rouler loin de moi.

Tout est factice, tout est factice, bordel !

Pourquoi mon cerveau est incapable de prendre en compte cette information capitale ? En prenant une grande inspiration, mes paupières se ferment pour tenter de retrouver un peu mon calme, mais rien n'y fait. Je les rouvre sans attendre et c'est là que mon regard tombe enfin sur un filet de lumière émanant de sous la porte, que mon esprit avait totalement occulté, englué dans la panique. Je m'y précipite en avançant à tâtons en essayant de ne pas me cogner aux malles qui ne doivent pas être loin. Il faut absolument que je sorte de cette pièce maintenant, mais malgré toute la force que j'y mets la porte reste close.

La panique m'attaque frontalement, et c'est seulement en me frappant légèrement les cuisses afin de rester un minimum lucide, que ma main touche mon portable. Ce n'est pas possible d'être aussi bête ! Cette fois, je récupère l'objet avec mes deux mains tremblantes, pour ne pas le faire tomber.

Contrairement à ce que je pensais, avoir un faisceau lumineux ne fait absolument pas descendre mon rythme cardiaque, loin de là. A chaque mouvement de ma main pour balayer petit à petit la pièce, la peur qu'un visage surgisse d'un coup dans ce faible halo de lumière crispe mes muscles un à un.

Soudain, j'entends un quasi imperceptible bruissement de vêtement, vers le mur du fond sur ma droite. Sans réfléchir je pointe le téléphone dans cette direction. Mon cœur rate un battement en apercevant une silhouette, avant que mon portable tombe lourdement au sol. Tout s'embrouille dans mon esprit, laissant cette fois mes cris de terreur s'échapper avec tellement de force que ma voix s'éraille douloureusement.

Je tambourine si violemment contre la porte, que mes poings me font rapidement mal, mais ça n'a pas d'importance, il faut qu'elle s'ouvre et vite. De l'autre côté de celle-ci, il semble avoir de l'agitation, mais mon cerveau n'est pas capable de se concentrer dessus. Ce n'est qu'au dernier moment, que j'entends une voix masculine me demander de me décaler sur le côté. Je m'exécute, et même pas une fraction de secondes plus tard, la porte en bois vole en éclat. Tom est maintenant face à moi, m'observant avec beaucoup de sérieux. Sans plus attendre, je m'extirpe de la pièce, alors que le plafonnier se rallume au même moment.

— Tu as la clé Miley ?

La question à l'unisson de mon frère et Amy, me prend au dépourvu. Mon cœur bat à mille à l'heure, mes mains sont tremblantes et la seule chose qui les intéressent est cette putain de clé ?

— Non, mais la porte est ouverte donc faîtes vous plaisir !

Mon agacement prend le pas sur la terreur, qui s'éloigne peu à peu. Ils me dévisagent tous les deux, certainement surpris de mon ton, moi qui parle toujours très calmement. Sans un mot, ils s'engouffrent dans la pièce, suivi pas Josh. Seul Tom reste à mes côtés, et pour être honnête, j'aurai préféré qu'il ne soit pas témoin de ma crise de panique.

Happy HalloweenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant