Chapitre 1

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Chapitre 1 :


J'ai souvent prié pour aimer, je sais que c'est impossible mais je tiens à le dire. Mon cœur de papier, prêt à être déchiré, mes larmes ne sortirons probablement jamais. J'avais un but, venger, sans honte, sans peine, sans même un regard en arrière. Je ne pouvais que faire le mal. Malgré tous mes efforts je n'ai jamais pu aimer, jamais. J'aimerai que cela ne se produise plus, j'aimerai pouvoir poser mes lèvres froides de compassion sur ton cou et tes lèvres, pouvoir te prendre dans mes bras, pouvoir tenir fermement ton corps contre le mien, mais tout ce que je ressens c'est la haine, alors pardonne moi mais je n'aime pas, je ne t'aime pas, je n'aime personne et personne ne m'aime. C'est la vie qui m'a faite ainsi, enfin peut-être pas. Je me suis construit une coquille, une coquille maintenant vide que rien ne peut détruire. Je suis une coquille vide que tu ne peux détruire. Moi, Byun BaekHyun, je suis une coquille vide que je ne peux détruire.


Mon regard dans le vague observe lentement les feuilles virevoltant par la fenêtre, je ne peux les fixer. Je ne pense pas, ne ressens rien, pas même un regret. Le son d'une guitare monte de ma fenêtre ouverte et virevolte dans le vent sans que je n'écoute, les cordes ne sont que pincées, aucun sentiment, aucune haine, aucun amour. Rien. Juste une simple mélodie, la mélodie de la vie que tout le monde s'est construit mais que personne n'arrive à suivre. Trop dure ou trop facile, trop mélancolique ou trop joyeuse, trop guidée ou trop libre, trop tout, trop rien. Si seulement quelque chose, un regard, un sourire... Arrivait ne serait-ce qu'à passer, à franchir la limite qui me sépare de votre monde égoïste et sans limite. Tout ce que je demande c'est d'en faire partie. Je ne vous aime pas et vous n'avez pas à m'aimer mais tout ce que je vous demande c'est rien qu'une personne différente des autres, une qui veuille bien m'aider, aider un meurtrier qui a passé sa vie à tout massacrer, à tout détruire pour faire du mal. Je pourrais peut-être la trouver parmi les sept milliards de personnes qui peuplent la terre mais je ne me risque à rien et je reste juste à ma fenêtre en attendant, qu'une autre envie meurtrière frappe dans ma tête. Vous pourrez dire que je suis un monstre, j'ose prendre la vie de personne sans défense, et bien oui, je suis un monstre.


Jusque-là je ne me suis jamais fait attraper, j'ai ce don particulier d'effacer toute trace après mon passage. Rien, non rien, ne peut ne serait-ce que par un point me relier avec mes victimes. Je les choisis au hasard après tout. Je n'imagine pas que leurs vies manqueraient à qui que ce soit, ils sont comme les autres, futiles, sans aucun intérêt. Une fois, un jeune homme m'avait supplié, il s'était agenouillé mais j'étais dans mon trippe, celui où ma seule pensée est de tuer quiconque pour me sentir mieux. Il y en a qui se coupe les veines, qui se font du mal à eux-mêmes. J'aurai aimé faire ça moi aussi, mais malheureusement mes pensées n'étaient pas du même avis. Ma journée se résume à m'asseoir sur ma chaise devant ma fenêtre et regarder les passants en bas. Ils ont l'air paisibles pour certains, les autres se tiennent la main fermement se raccrochant sûrement au seul être au monde qui n'a d'yeux que pour eux et puis les autres qui frappent dans les cailloux par terre pour faire sortir leur colère de la manière la plus simple du monde. Moi aussi j'ai essayé, j'ai tapé dans des cailloux, des rochers, des murs jusqu'à ce que mes points saignent mais rien n'y change. Je tue, je suis un tueur et je n'y peux rien du tout, peut-être que si j'arrive à aimer ma folie partira, rien qu'un peu... Mais je ne peux pas, je ne peux pas aimer. Le soir je vais à ma cuisine, prends une assiette et la remplis avec ce que je trouve de mangeable, je me rassois sur ma chaise et mange. Puis je m'endors, sur ma chaise. Je reste là toutes les secondes, les minutes, les heures, les jours et même les années. On peut penser que je suis un monstre qui a tué sa famille, ses amis et toutes les personnes proches qu'il connaissait, mais en fait, je n'ai pas de famille, pas d'amis et je ne connais personne. Je suis allé à l'école comme tout le monde mais j'ai fini par abandonner, mon oncle m'a élevé mais il est mort de maladie me laissant avec assez d'argent pour vivre pendant un long moment, j'avais neuf ans. Alors oui, j'ai une vie pourrie, je suis pourri mais c'est comme ça et je ne pourrai pas le changer. Mais on a tous besoin de quelqu'un à aimer et de quelqu'un qui nous aime. Même moi, fruit du démon qui ne devrait avoir droit qu'à la mort.

Sans identitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant