Sans identité

Chapitre 5 :

Chapitre 5 :  

Les bras ballants tombent le long de mon corps endolorit, j'avale difficilement ma salive. Je ne comprends pas ce qu'il veut dire par là. Certes je pense souvent à lui, mais c'est parce que c'est la seule personne qui m'accorde de l'intérêt depuis au plus de dix longues années. Je n'ai jamais pensé à lui en tant qu'ami, alors comment peut-il être plus ? Ses yeux rencontrent à nouveau les miens alors que la pluie recommence à tomber après quelques heures de répit.

-          Pourquoi ton regard est empli de choses que je n'arrive pas à comprendre BaekHyun ?

-          Je ne sais pas Chanyeol.

-          Pourquoi tu pleures ?

Je fronce les sourcils et porte mon pouce à mes joues, je ne me suis même pas rendu compte que les larmes dévalaient mes joues. J'essuie les gouttes tombant de mes yeux à l'aide de mes pouces.

-          Je ne sais pas Chanyeol. Peut-être est-ce la pluie.

Chanyeol rigole suite à mes paroles, un rire grave qui réchauffe mon cœur en un instant et il se lève. Je me demande comment il peut rire après avoir pleuré. Il prend le parapluie que je tiens dans ma main ayant totalement oublié son existence, l'ouvre et m'attire dessous avec lui. Il m'entraine vers la petite cabane au fond du champ et ouvre la porte, qui est presque disloqué, prenant soin de ne pas enlever le parapluie de ma tête. La pluie entre à l'intérieur de la cabane de bois faisant ressortir les senteurs désagréables du bois mouillé. Je sursaute en recevant une goutte dans mon dos, celle-ci prend le temps de glisser sur mes omoplates avant de se faire absorber par le tissu fin de mon tee-shirt. Je frissonne une seconde et me rend compte que Chanyeol a encore prit ma main. Je la retire mais il me la reprend la seconde d'après.

-          Chanyeol lâche moi s'il te plait...

Il tourne son visage et me sourit tristement, avant de caresser de son pouce le dos de ma main squelettique me faisant frissonner encore une fois. Je ne peux quitter son pouce des yeux, il exerce une petite pression sur les petites parcelles de peaux, qu'il effleure en petits cercles réguliers.

-          Pourquoi résister BaekHyun ?

Un murmure presque imperceptible parvint tout de même à se glisser jusqu'à mes oreilles. Mes pensées n'arrivent plus à se mettre en ordre, mon cerveau devient encore plus détraquer que d'habitude, si c'est possible. Mes mains moites me ramènent à la réalité me prouvant que je ne rêve pas. Encore un de ces rêves sanglants où je vais le tuer la seconde d'après, encore un de ses rêves où je vais sauvagement l'étrangler pour étancher ma soif de vengeance invisible. Cette fois c'est bien la réalité et cela me fait encore plus frissonner de peur. Sa main lâche la mienne et j'en reviens à être presque déçu. Ses pupilles noirs se plantent dans les miennes pour la je ne sais combientième fois, c'est comme si elles parlaient à sa place, je peux presque lire en lui, il n'y a pas de pitié, pas de peur, pas de joie mais pas de tristesse. Il semble perdu au fond de lui, il semble perdu dans un abysse profond où je n'arrive pas à saisir sa main mais il sourit. Et seul ce sourire compte à mes yeux. Il me questionne du regard, m'invitant à répondre à sa question soufflée sur le bout des lèvres, mais je ne sais quoi dire. Je ne sais jamais quoi dire, je suis comme une carpe, muette, comme un homme sous la torture, muet. Je suis un lâche aussi, ne pas parler, rester muet est ma seule chance de m'en sortir dans ma vie meurtrière.

Il me regarde sans parler depuis bien trop longtemps, je sais que des millions de questions se battent pour sortir de sa bouche, mais lui-même sait que je ne lui répondrai pas. Il se contente de me regarder, ses yeux se ferment par moment pour les humidifier comme font chaque humain au moins trente mille fois par jour. Il a agrippé son pantalon avec ses mains et s'humidifie les lèvres toutes les secondes.