𝐅𝐈𝐍𝐃 𝐌𝐄 𝐈𝐈 - Charlie Weasley

LXIII. Bal Cendré

Lauren fut occupée les deux semaines qui suivirent. L'organisation du Bal lui prenait tout son temps et Amber en vint presque à désespérer de lui voler quelques minutes. Elle souhaitait au moins avoir l'occasion de s'éclipser avec elle pendant les festivités.

La Saint-Valentin de Beauxbâtons n'avait rien à voir avec Poudlard. Ici, tout était plus... Extravagant. Fait de bouquets débordant de roses et de déclarations romantiques sous forme de sérénades. Après avoir supporté toutes ces mièvreries, Amber n'avait qu'une envie : s'enfermer dans sa chambre pour être tranquille.

N'importe qui aurait fait de même s'il s'était pris un soufflé de roses tout droit sorti d'une trompette. Et qu'en plus, il ne lui était même pas adressé.

- Dépêche-toi de t'habiller, l'invectiva Nayara. Et aide-moi à fermer cette robe !

La Brésilienne avait cousu sa tenue elle-même, le résultat de deux semaines de travail acharné. Gabriel l'avait aidé pour les finitions, et à présent, c'était un véritable chef-d'œuvre.

Hazel l'aurait sans doute applaudie.

Nayara portait une chemise blanche au col Claudine en dentelle longue et aux manches évasées, et par-dessus une robe mauve en velours dont le haut ressemblait à une redingote déboutonnée.

Amber l'aida à la fermer jusqu'à étouffer la sorcière à l'intérieur.

- J'ai dû me planter quelque part dans les patrons, grimaça-t-elle. Et toi alors ! Qu'est-ce que tu fais encore en uniforme ?

- Je n'ai pas de tenue de soirée.

Nayara plissa les lèvres de mécontentement.

- Je pourrais te prêter une de mes tenues, mais je suis plus grande que toi, ça n'ira pas.

Amber haussa les épaules et s'affaissa sur son lit. Pendant que sa camarade cherchait quelque chose dans sa penderie, la serpentard eut un doute.

Elle se releva et partit ouvrir sa malle. Elle fouilla dedans avec minutie et trouva au fond ce qu'elle cherchait. Un rictus mauvais éclaira son visage.

Amber avait dans ses mains deux robes que Seth avait dû glisser ici à son insu. Ce n'était pas même un chouïa étonnant.

Trop prévisible.

Mais quand est-ce qu'il a glissé ça là-dedans ? S'insurgea-t-elle.

Elle souleva les deux vêtements pour les observer en détail. Un petit papier tomba par terre.

Amber le ramassa et reconnut l'écriture de son ami :

"Lauren avait prévenu que tu devrais assister à plusieurs bals. Je commence à te connaître, et même plutôt bien, donc je savais que tu ne prendrais même pas la peine d'emporter au moins une tenue correcte dans ta valise.

Ne me fais pas honte,

Signé : le seul homme de ta vie"

- Quel sale gnome agaçant, mais si utile, grinça-t-elle.

Les deux robes étaient simples, sans rien d'extravagant. La première était d'un vert olive aux reflets dorés, avec un décolleté carré. Une pièce d'inspiration anglaise début XIXe, dont la jupe tombait directement sous la poitrine.

Et la deuxième était d'un gris cendré, plus classique, mais où les épaules et la partie haute du dos étaient recouvertes d'un voile qui rejoignait le haut de la robe comme un châle.