Yes, young master

Chapitre 7 - A la table des négociations

Le garçon, sans un regard pour le Corbeau maintenu au sol, jeta un regard perçant à Dumbledore, comme s'il essayait de savoir ce qu'il pensait.

— Je vous préviens, je suis implacable en affaire, murmura-t-il en les fixant avec froideur. Si votre proposition ne me convient pas, j'en reviendrai à mon plan initial.

— Jeune maître, intervint son démon avec un sourire amusé, écrasé par Sebastian sur le sol poussiéreux, loin de moi l'idée de vous interrompre en pleine conversation, mais je dois vous avouer que le plancher n'est guère confortable.

— C'est ça... marmonna le blond avec un reniflement méprisant. Fais-toi passer pour un abruti... Relève-toi sombre idiot...

Le rictus prédateur de son serviteur s'accentua, dévoilant huit canines acérées. Comprenant son intention de se libérer, Sebastian le retint plus fermement.

— Ne le lâchez pas ! conseilla le directeur.

— Vous avez une étrange façon de proposer un accord, grommela l'enfant. Severian, debout, je te l'ordonne.

À la surprise générale, Clemens se retrouva propulsé en l'air, se heurta brusquement au plafond pourtant haut de la chambre, et au moment où il retomba, la seconde créature s'était relevée. Époussetant sa veste noire, il resserra sa cravate autour de son cou.

— Avec tes bêtises, nous ne nous sommes pas présentés convenablement, siffla le blond en lui donnant un puissant coup de coude dans les côtes. Voilà ce que nous apportent tes pitreries : une perte de temps ! Serait-il possible de s'assoir et d'avoir une tasse de thé ?

Severus ne pouvait s'empêcher de se sentir en danger. Malgré l'air humblement moqueur du Corbeau, et de son sourire persistant, il transpirait la menace et le risque à chacun de ses mouvements. L'état de Sebastian, qui se releva péniblement, le visage ensanglanté, en était un exemple flagrant. De plus, le petit blond qui l'accompagnait était étrangement calme et confiant avec un démon aussi sanguinaire. Le potionniste échangea un regard paniqué avec Albus, et ce dernier poussa un soupir discret.

— Bien sûr, allons dans la cuisine, déclara-t-il en essayant de conserver son calme.

Harry et Ron furent les premiers à quitter la chambre, terrorisée par la présence des deux intrus. Severus sortit également rapidement, et il remarqua que tout le monde semblait vouloir s'éloigner d'eux. Molly conseilla aux garçons d'aller se cacher dans la chambre des filles, et de dire aux jumeaux de les rejoindre. Préférant rester près d'eux pour les protéger, Mr et Mrs Weasley demeurèrent à l'étage, les baguettes sorties.

Le directeur pria la plupart des membres de l'Ordre de quitter la cuisine, demandant simplement à son espion et Sebastian de rester. Le petit blond s'installa majestueusement sur une chaise, tandis que son démon, se comportant visiblement comme chez lui, commença à lui préparer du thé.

— Je suis désolé, j'ai fait ce que j'ai pu avec ce que j'ai trouvé, soupira-t-il en déposant une tasse fumante devant son maître.

Il alla ensuite s'installer derrière lui, immobile et silencieux. Severus, de plus en plus anxieux, se tordait les mains sous la table, et dans un coin de la cuisine, son serviteur essuyait le sang qui lui tachait le visage.

— Je m'appelle Albus Dumbledore, se présenta le vieux sorcier. Je suis le directeur de l'école de sorcellerie Poudlard. Manifestement, vous connaissez déjà mon Maître des potions, Severus Rogue.

— Connaître, c'est un peu exagéré, rétorqua sèchement le garçon avant de prendre une gorgée de thé qui le fit grimacer de dégoût. Je dirais plutôt que nous le recherchions.