Entre les mailles du voile

9. Comme au bon vieux temps

Comme prévu, je commençais de préparer le dîner. Quoi de mieux qu'une bonne soupe à la courge en temps de pluie ? Je sais. Une baguette au beurre et à l'ail d'ours pour accompagner cette soupe.

Pendant que je faisais cuire les légumes, je découpais la baguette par la moitié, puis je tartinais la baguette de ce beurre absolument exquis. Rien que l'odeur m'ouvrait déjà l'appétit. Le pain prenait 2 minutes à faire alors je m'attaquai directement au cookies afin qu'on puisse regarder le film en mangeant.

- Ding dong ! On sonnait à la porte.

- Oh putain j'ai les mains sales.
ADEL, YACINE ALLEZ OURVIR ! Crais-je car la hotte faisait un bruit monstre.

- De suite princesse. Me lança Yacine. Il m'appelait tout le temps comme ça. J'étais leur petite sœur, leur protégée enfin il faut avouer que parfois on se bat... Il n'y a que eux qui ont le droit de me frapper, pour rigoler bien sûr, sinon ils entrent dans une rage folle.

Il était allé ouvrir la porte et Adel se pressa de descendre les escaliers.

- Clara ? Habiba tu nous avais manquée ! Dit Adel. Clara était pour nous comme une sœur. On a passé notre enfance avec elle et elle était souvent chez nous.

- Vous avez changé depuis 2 mois. Yacine ta moustache elle est plus voyante. Et toi Adel tu as grandit. Vous m'avez trop manqué aussi.

Clara s'approcha de moi pour me serrer dans ses bras. Après ce qu'il venait de se passer, je savais qu'elle aurait besoin d'un bon remède; une après-midi avec mes deux frères les idiots pour la faire rire et moi pour la consoler tout ça devant la télé.

- Bon c'est pas tout les deux casos, mais aller préparer la table du salon.

- Quoi ? Pourquoi ? Disent-ils en même temps.

- Netflix and cookies. Dis-je.

- Et vous avez pas le choix. Ajouta Clara.

- Euh... À vos ordres cheffes. Dit un de mes frères.

- Attends, Nour ? Comme faisait...

- Oui... Dis-je. Yacine avait un peu de mal à parler de ma mère, derrière son cœur de pierre, se cachait bien plus que ça. Il pleure tous les soirs la mort de ma mère et dès qu'il prononce le mot 'maman' les larmes lui montent aux yeux.

Heureusement que mes frères étaient là, car sans eux, je n'aurais pas réussi. Yacine est le plus grand et il veille sur nous, surtout sur moi. Il l'a très mal vécu également, mais suite à sa mort, j'ai dormi quasiment pendant 2 semaines avec mes frères.

Quant à mon père, il est devenu encore une fois plus protecteur et très triste. Il l'aimait tellement. On dit que les comptes de fées n'existent pas, mais ma famille en était un et en sera toujours un inchAllah. Pour rien au monde je pourrais les quitter.

Je ferai tout, pour rendre ma mère fière de moi, de nous.

- ARIBAAAA RIBAAA ! Crie Adel en me prenant comme un sac patate au dessus de son épaule.

- Laisses-nous finir Habiba. Dit Yacine en me faisant un bisous sur le front. Tu t'es déjà donné beaucoup de peine et je veux que ce moment soit partagé équitablement pour qu'on profite tous.