Âme Noire

Accidents

Le lendemain, après une nuit où Sebastian s'était glissé dans le lit de ses parents, se plaignant qu'on l'observait, alors qu'il n'y avait personne (et Mr Stubbornbee avait bien vérifié), Mrs Stubbornbee préparait le repas et surtout un gâteau pour la visite de ses parents. Sebastian regardait la télévision, émerveillé par les images et l'histoire d'un dessin animé en cassette. Il l'avait même rembobiné plusieurs fois, avait appuyé sur tous les boutons de la télécommande, fasciné puis s'était d'un coup calmé et assit sagement devant l'écran. Sa mère jetait souvent des regards vers lui, s'assurant de ne plus le perdre de vue.

Et puis, on sonna à la porte d'entrée. Sebastian s éleva d'un bond et recula en fixant l'entrée.

— Maman...

Mrs Stubbornbee le rassura immédiatement, en le câlinant, lui expliqua que ce n'était que la sonnette pour annoncer l'arrivée de gens, puis alla ouvrir. Sebastian resta dans son coin, et observa alors un homme brun, les yeux entre le gris et le vert, et un sourire aimable. Il devait avoir presque le même âge que sa mère.

— Bonjour, Seb, dit-il d'une voix douce. Je suis Amenius. Ton oncle.

— B... Bonjour, murmura le garçon.

— Tu as l'air en forme. Me voilà rassuré. Nous étions tous très inquiet pour toi. Tu dois être heureux de retrouver tes parents.

Sebastian hocha de la tête et offrit alors un sourire à cet oncle, aimable. Il était habillé dans une tenue digne d'un sorcier, et même qui semblait être à la pointe de la mode, magnifique. Il avait l'air d'être un homme important.

— Ils ne vont pas tarder, dit Mrs Stubbornbee. Merci, Amenius.

— C'est normal, assura son frère. Ça fait partie de mes devoirs et... ça me donne une bonne excuse pour te voir. Richard sera là ?

— Non...

Amenius Greengrass hocha de la tête, compréhensif.

— Tu as bien fait de m'inviter aussi, dit-il. Père est froid mais... ça ira. On le grondera s'il dit des... bêtises.

Mrs Stubbornbee ria doucement.

— Merci, dit-elle.

— Oh ! J'ai un cadeau pour toi ! Dit l'oncle en fouillant dans ses poches, et en regardant Sebastian qui ne cacha pas sa curiosité. Ah ! Le voilà !

Il sortit un long paquet qui semblait alors sans fin. Il avait une drôle de forme. Sebastian s'avança, oubliant toute timidité et observa le long paquet.

— Qu'est-ce que c'est ? Demanda-t-il.

— Tu ne le sauras qu'en l'ouvrant, lui dit amusé son oncle. Tu pourras l'emmener avec toi si tu viens à la maison. Et en faire !

Sebastian fixa alors ses yeux verts sur ceux de Greengrass qui fronça des sourcils et attrapa rapidement l'épaule du garçon qui chancela en se tenant la tête.

— Seb !? S'inquiéta Mrs Stubbornbee.

— Ce n'est rien, rassura son frère l'air d'un coup sombre. Ton fils va devoir apprendre à ne pas fouiller dans l'esprit de n'importe qui, c'est tout.

— Mon... quoi ? Bredouilla la mère. Qu'est-ce que...?

— Il est legilimens.

Sebastian regardait inquiet son oncle. Il déglutit et recula brusquement, puis baissa la tête, l'air coupable, comme si on l'avait pris à faire une bêtise, la main dans le sac.

— Si tu ouvrais ton cadeau ? Suggéra calmement Greengrass. Tiens. Prends le.

Sebastian resta immobile. Sa mère se pencha alors vers lui.