Âme Noire

Un autre monstre

Cette année, Sebastian se rendit sur le Chemin de Traverse qu'avec sa mère. La liste de manuels était surtout composée des ouvrages d'un écrivain célèbre : Gilderoy Lockhart. Heureusement, les Stubbornbee en avaient déjà quelques, offert lors de Noël ou d'anniversaire. Le garçon avait commencé à en lire un, plutôt bien écrit, mais ne voyant pas ce qu'il allait apprendre de très intéressant là dedans.

— Tu n'as pas beaucoup grandi..., remarqua Anémone.

Sebastian soupira, un peu frustré. Il n'avait même pas du tout grandi en un an. Ça faisait au moins des économies sur les uniformes et les chaussures. Pourtant il finit à nouveau chez Mme Guipure car sa mère voulait quand même rénover sa garde robe. À la fin de la journée shopping, elle lui offrit une glace.

— Ne sois pas si dépité, dit-elle.

— Un écrivain pour prof ? Grimaça Sebastian. Même lui, il trouve ça fou...

— Il paraît que ses histoires sont ses propres autobiographies. Il doit en savoir des choses, même si... c'est assez étonnant... Je crois qu'il n'était pas très bon élève à Poudlard... Mais bon, on grandit tous et...

— Ouais... pas tous, non, marmonna le garçon.

— Je... Je sais mon chéri... Mais tu vas faire une poussée de croissance. Sois juste patient...

Sebastian évita le regard de sa mère. Il fixa avec colère la chose.

— Mange plus, dit-elle.

— Tais-toi, grogna Sebastian à voix basse.

Il se redressa, avec un frisson.

— Maman... Je... Est-ce qu'on peut rentrer ? Demanda-t-il.

— Ça recommence ? S'inquiéta sa mère. Respire. Lève toi doucement.

Sebastian déglutit. Il savait que ce n'était pas la chose cette fois, mais lui. Il ne contrôlait pas du tout la malédiction qu'il avait en plus. Il suffisait qu'il s'énerve pour que ça s'enclenche. Ils souffraient alors tous les deux. Il se força à respirer le plus calmement possible, à éviter les passants, à surtout rien toucher. Il avait du mal à oublier sa colère contre l'autre. Il ne voulait pas en plus l'entendre, la voir devenir plus humaine. Ça lui faisait bien plus peur. Il avait pensé à parler avec elle, à la comprendre, mais après une première année à la côtoyer, il n'avait pu continuer. Elle était en plus, de plus en plus forte, alors que lui, il déclinait.

Il n'était pas sûr de supporter une deuxième rentrée, et pourtant, il reprit le Poudlard Express et cette fois en choisissant un compartiment vide. Les rumeurs de l'année passée n'avaient pas été oubliées à son propos et des élèves plus âgés prévinrent les nouveaux : « évitez ce garçon, il est maudit », « il parle tout seul, comme un fou », « il ne faut surtout pas qu'il te touche, sinon... tu meurs ». Il passa donc son voyage seul, à dormir surtout, épuisé par deux mois de vacances où il avait fait trois violentes crises. Ses parents s'étaient d'ailleurs disputés, à propos de la solution proposée par Amenius Greengrass. Solution peu sûre, pouvant le tuer, et qui était inutile pour la maladie qui touchait sa plus jeune cousine, Astoria.

Cette dernière le trouva d'ailleurs, allongé sur sa banquette. Elle s'assit sur la deuxième et l'observa, en silence.

— Qu'est-ce qu'il y a ? S'inquiéta Sebastian en se relevant.

— Ils font les idiots et... j'étais un peu fatiguée. Ça te dérange ?

— Non. Fais comme tu veux.

Astoria sourit. Elle poussa un soupir et observa la nuit qui tombait.

— Seb ?

— Hmm ?