De longues heures

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Sebastian sentit un coup, puis son corps glisser. Il se réveilla en sursaut et grimaça. Il avait un mal de cou et son corps était raide. Il leva ses yeux verts sur son professeur qui ricanait.

— Tu reviens ce soir pour continuer, dit Maugrey. Et ne t'endors pas avant d'avoir terminé ou que je t'en donne l'autorisation.

Sebastian se frotta les yeux et comprit qu'il s'était endormi sur ce bureau. Il s'étira puis se leva.

— Vous m'avez laissé ici toute la nuit ? Dit-il, en jetant un coup d'œil par la fenêtre. Quelle heure est-il ?

— Il est six heures. Vas prendre ton petit-déjeuner et en cours ensuite.

Sebastian hocha de la tête, attrapa ses affaires puis sortit. Il était clair qu'il allait vite être épuisé si toutes les retenues l'obligeaient à veiller si tard et surtout à finir par s'endormir dans le bureau de ce professeur. Il comprenait très bien l'idée derrière cette punition : l'empêcher de trouver du temps libre pour se faufiler dans la réserve. Heureusement, il semblait que Maugrey le laissait dormir un peu, même si c'était inconfortable. Il n'y avait donc pas beaucoup d'opportunités pour faire ses recherches.

Le sort de désillusion n'était pas suffisant en pleine journée. Sebastian se rendit donc à la bibliothèque et surtout dans le rayon potion entre midi et deux. Il emprunta un grimoire, puis décida de profiter du cours d'histoire pour étudier une potion bien interessante : celle d'invisibilité.

— Tu copies la suite, l'accueillit ce soir là Maugrey.

Sebastian s'installa et reprit le recopiage. Maugrey resta les quatre premières heures, buvant souvent dans sa flasque entre la correction de devoirs.

— Je vais me coucher, dit-il alors. Continues... encore... dix pages.

Sebastian serra ses dents. Il n'était pas prêt de sortir de ce foutu bureau. Il avait en plus mal à la main à force.

— Fais pas cette tête, gamin, dit Maugrey. C'est que trois semaines. Au fait... Je te l'ai pas dit, mais tu... siffles dans ton sommeil...

Sebastian se pinça les lèvres.

— Ah oui ? Dit-il avec calme. J'imagine que je rêve de me transformer en serpent et de mordre quelques chevilles.

— Mouais... Fais gaffe de pas te tromper avec ma jambe en bois, se moqua Maugrey. Bonne nuit, Stubbornbee.

— Bonne nuit, monsieur, marmonna l'adolescent.

Sebastian n'avait rien d'autre à faire que ces foutues lignes et attendre que le temps passe. D'un coup la malle aux sept serrures bougea et il entendit alors un hurlement plein de rage. Il posa sa plume et se leva, les yeux fixant le coffre. Il sortit sa baguette magique et inspecta les sept serrures.

— C'est une petite créature que je compte montrer aux deuxième année.

Sebastian se retourna et fixa son professeur.

— T'as déjà fini les dix pages ? Demanda ce dernier.

— Non.

— Et donc ? Qu'est-ce que tu attends ?

Sebastian poussa un long soupir en rejoignant sa chaise. Il fit craquer ses doigts, et reprit la plume. Il avait la preuve que Maugrey ne dormait pas plus que lui.

— Vous savez pourquoi Dumbledore me surveille autant ? Interrogea Sebastian. Il a dû vous donner une raison non ?

— Il m'a juste dit que tu étais trop curieux et surtout facile à entraîner dans la magie noire. Ça t'intéresse, non ? Cette magie.

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