Prisonniers

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— Heu...

Sebastian était dans dans l'obscurité quasi totale d'un hall. Une odeur douceâtre d'humidité, de poussière et de pourriture imprégnait les lieux. La maison donnait l'impression d'être totalement à l'abandon. C'était lugubre.

— Ne fais pas trop de bruit, chuchota son guide, Remus Lupin.

Il referma la porte et l'obscurité du hall devint alors complète. Sebastian déglutit, ne se sentant pas du tout en sécurité. Il avait l'impression qu'il était chez Voldemort et non chez des amis de Dumbledore.

— Je vais faire un peu de lumière, murmura Lupin.

Les chuchotements qu'il entendait autour de lui donnaient à Sebastian un étrange sentiment d'appréhension, comme s'il venait d'entrer dans la maison d'un mourant. Il y eut un léger sifflement puis des lampes à gaz à l'ancienne s'allumèrent peu à peu le long des murs, projetant une lumière tremblante et fantomatique sur le papier à moitié décollé et les tapis usés jusqu'à la corde d'un long hall sinistre. Un lustre couvert de toiles d'araignée luisait au-dessus de leur tête et des portraits noircis par le temps étaient accrochés de travers. Sebastian entendit quelque chose bouger précipitamment derrière la plinthe. Le lustre ainsi qu'un candélabre posé sur une table bancale avaient tous deux la forme de serpents.

— Dumbledore a des amis qui ont été à Serpentard ? S'étonna Sebastian.

— Suis moi, dit Lupin. Dans une semaine, les Weasley seront là. Tu seras moins seul, comme ça.

— Heu... Ouais... Je ne les connais pas vraiment. Mais... On est où là ? C'est la baraque de qui ? Même Voldemort n'aurait pas laissé sa maison en si piteux état... Il était maniaque...

— Comment sais tu qu'il...? Heu... Nous sommes chez Sirius Black, dit Lupin.

— Le Mangemort qui s'est évadé d'Azkaban ? Pourquoi il vous aide ?

— Sirius n'est pas un Mangemort.

Lupin montra un escalier.

— Je te montre ta chambre.

— Je vais devoir cohabiter avec combien de rats et d'Epouvantards ? Demanda Sebastian qui ne cachait pas son mécontentement d'être ici.

— On a... On a nettoyé la chambre ce matin, assura Lupin. C'est vieillot, c'est tout.

— Mouais... c'est complètement pouilleux, oui...

Lupin sourit. Ils gravirent les marches, faisant un peu craquer le bois noir et plusieurs fois, Sebastian crut que ça allait s'effondrer. Le mur s'ornait d'une rangée de têtes réduites fixées à des plaques. En regardant de plus près, Sebastian vit qu'il s'agissait de têtes d'elfes. Toutes avaient le même nez semblable à un groin. C'était tellement charmant cette décoration morbide. Sebastian s'attendait à une chambre déplorable et il ne fut pas vraiment surpris de sentir une odeur de moisi quand Lupin ouvrit une porte.

— Voilà...

La chambre était sinistre avec de hauts plafonds et des lits jumeaux, en face d'une cheminée remplie de cendres collées que les occupants n'avaient pas réussi à faire disparaître. Il y avait une armoire noire entre la cheminée et une fenêtre si sale qu'on ne voyait pas à travers.

Sebastian déglutit. Il voulait rentrer chez lui, là maintenant, passer plusieurs jours dans le bureau de son oncle à apprendre des milliers de choses à en avoir mal au crâne, que rester une minute de plus ici.

— Ah ! Arrivés !

Il se retourna et fixa Dumbledore durement.

— Ce n'est qu'un été, Sebastian, dit celui-ci. Ça passera vite. Ton oncle a envoyé ces livres pour toi.

Âme NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant