Dragons, souvenirs et balades nocturnes

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— Je parie sur le dragon.

Sebastian arqua un sourcil et observa le Magyar à pointe, monstrueux. Il applaudit poliment l'entrée du quatrième champion.

— Tu as dit la même chose pour les trois précédents, dit-il à Blaise.

— Je suis sûr de mon coup là.

— Mais j'imagine que tu ne vas pas te risquer à parier.

Blaise fit un large sourire avec un hochement de tête. Sebastian ria doucement. Il observa le plus jeune champion qui avait lancé un sort et semblait attendre quelque chose, faisant rire une partie du public. Sebastian vit en premier le balai et croisa ses bras, légèrement déçu par le plan de ce Gryffondor. Il bâilla et décida que le spectacle avait assez duré et qu'il en avait vu assez.

— Ben... qu'est-ce que tu fais ? S'étonna Blaise en le voyant se lever.

— J'ai froid, dit Sebastian. Je rentre. Astoria doit s'ennuyer en plus.

— Ah ? Heu... ok... Waah ! Il a failli se faire brûler le cul !

Sebastian roula des yeux et partit, en sentant le regard de son directeur d'école le suivre. Il ne s'en formalisa pas. Il imaginait que ce dernier l'avait mis sur sa liste de suspects pour avoir mis le nom de Potter dans la coupe. Sebastian se moquait de savoir que Potter avait fait disparaître Voldemort. Pour lui, ce nom ne signifiait plus rien. Il était Sebastian Stubbornbee.

Il entendit les cris de joie en arrivant devant les portes du château et comprit que Potter avait réussi à avoir l'œuf. Il entra et se dépêcha de rejoindre sa cousine, trop malade pour sortir.

L'infirmerie était calme et silencieuse, parfaitement lumineuse grâce à un rayon de soleil, qui forçait un passage dans les nuages du mois de novembre.

— Coucou, dit-il en tirant une chaise.

— Seb !? S'exclama Astoria. Tu n'es pas allé voir la première épreuve ?

— Si. Je suis juste parti un peu plus tôt. Ça ne m'intéresse pas vraiment ce tournoi.

— Ah ?

— Tu vas mieux ?

Astoria lui sourit. Sebastian baissa la tête, toujours troublé d'être plus qu'apprécié mais aimé. Depuis sa rencontre avec ses parents, il était émerveillé de recevoir tant d'amour, et de se sentir alors si bien. Il était triste de ne pas réussir à se souvenir de son enfance auprès de ses parents. Il aurait préféré plutôt que se rappeler d'un passé qui lui semblait cauchemardesque.

— C'était bien ? Demanda Astoria.

— Ça va. Sans plus. Des dragons.

— Des... dragons ! Oh ! J'ai raté ça !

— Hmm... Attends... j'ai une idée, dit Sebastian avec un sourire énigmatique. J'en ai pour... moins d'une heure ! Je reviens !

Il partit en courant, pressé et monta jusqu'au septième étage. Il savait où trouver ce qu'il voulait. Une part de lui connaissait l'endroit idéal. Il suffisait de demander.

Il y avait toujours autant de bazar dans cette salle magique. Il s'avança et tourna brusquement la tête vers un petit passage, avec une envie de vomir. Quelque chose ici le faisait réagir comme en présence de Harry Potter. Il hésita un moment, puis s'avança, oubliant la raison de sa venue. Il fut surpris de découvrir alors un vieux diadème et non un carnet noir.

— Combien... il en a fait ? Murmura-t-il épouvanté.

Il se sentait mal, et surtout honteux. Une part de lui souffrait devant ce diadème. Qui était mort pour cet objet ? Sebastian déglutit en tendant la main. Il effleura le précieux bijoux, et se pencha d'un coup, le ventre se tordant. Il vomit en tombant à genoux. Il devait s'éloigner. Il fallait qu'il trouve une solution pour supporter la présence de cette chose. Il recula jusqu'à une tour de bric et brocs, s'obligea à reprendre son calme, alors que son cœur battait très fort. Il sentait la fièvre s'installer et surtout la nausée revenir. Incapable de se remettre debout, il rampa le plus loin possible jusqu'à que l'envie de vomir disparaisse. Une forte douleur au front, il réussit à se lever et chercha une armoire avant de se rendre compte que cette dernière était vers le diadème. Il souffla. Il aurait tant voulu montrer l'épreuve grâce à un souvenir. Il allait devoir faire autrement. Il avait promis de ne pas refaire les mêmes choses, mais Astoria serait si heureuse. Il fouilla alors parmi des parchemins et des livres et finit par trouver un carnet vide. Il s'assura qu'il n'y avait aucun enchantement ou maléfice puis l'emporta avec lui.

Âme NoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant