Âme Noire

Premiers mots

Sebastian détesta repartir si vite à l'école. Il avait été si heureux pendant ces vacances en famille, fêtant Yule, puis son anniversaire et la nouvelle année. Il avait reprit des couleurs, mangeant plus, la chose l'avait laissé plus tranquille même si parfois, elle semblait vouloir se rapprocher, surtout quand Anémone venait enlacer son fils.

Cette créature commença à faire des sons, quelques semaines après la reprise des classes, effrayant encore plus Sebastian. Déjà qu'on le considérait comme le fou de l'école, s'il entendait maintenant ce truc parler, il allait certainement le devenir.

Et comme cela ne suffisait pas, il rencontra d'horribles créatures alors qu'il marchait prêt de la forêt, profitant du début du printemps. Seul, il avait pris l'habitude d'aller lire au bord du lac, le plus loin possible des autres. Il avait vite compris qu'il fallait simplement se rapprocher de la forêt.

Et alors que les cinquième et septième année révisaient pour leurs examens, il était à nouveau sortie, pour profiter du soleil de moins en moins timide à mesure que les jours passaient. Il s'était assis sur un tronc renversé, au bord du lac, puis avait sortie le grimoire du jour. Alors qu'il lisait avec sérieux, des sorts et des enchantements parfois intéressant, d'autres inutiles, et quelques uns amusant, il sentit une présence.

Il sentit aussi la chose se tendre, puis ensemble, ils se tournèrent vers le cheval le plus affreux qu'on pouvait imaginer, tout droit sorti d'un cauchemar. L'équidé était squelettique, avec des ailes de chauve-souris, tout noir, et des yeux d'un blanc, comme s'il était aveugle. Il s'approcha du lac, y plongea son museau fin et avala une grosse gorgée d'eau, puis il tourna la tête et fixa à son tour d'abord Sebastian puis la chose. Cette dernière eut un mouvement de recul, puis Sebastian sentit de la confusion. D'autres pouvaient donc la voir. Il n'était plus tout seul. Alors que la créature ailé l'avait effrayé juste quelques secondes avant, il la trouva tout à coup, magnifique, un beau maintien, grande et forte, et surtout plutôt aimable. Elle n'avait absolument pas l'air violente, bien au contraire. Alors Sebastian se leva, posa le grimoire à côté de son sac à dos, et s'approcha un peu timide de la bête. La chose l'observait, l'air incrédule, le prenant peut-être pour un fou bien téméraire. Sebastian leva la main, avec prudence, et voyant que le cheval squelettique ne partait pas, et semblait serein, il osa la poser sur son encolure. Il fut surpris par la tiédeur et la douceur de la peau.

— Hé ! Le maudit ! Cria alors quelqu'un. Tu touche des trucs invisibles maintenant ?

Sebastian soupira, et fit semblant de n'avoir rien entendu. Il caressa la créature, avec un léger sourire. Il n'était plus seul.

— Merci, murmura-t-il. Elle ne te fait pas peur à toi ?

Le cheval releva la tête et fixa la chose qui ne bougeait pas, toujours perplexe. Sebastian colla sa tête contre la créature qu'il comprit invisible pour les autres, comme la chose. Peu importe. Même si cet équidé était aussi invisible, il n'était plus le seul à voir cet créature toute noire et effrayante, qui prenait de plus en plus de son énergie.

Il n'avait même pas oser faire un tour de balai, épuisé trop vite après ses journées de cours, et surtout l'apparition des stigmates noirs sur sa peau qui devenait de plus en plus fréquent, et se répandait alors parfois sur des objets qu'il touchait à ce moment. Il avait trouvé le coin idéal pour éviter de condamner un camarade : des toilettes que tous évitaient, sauf un fantôme. Au début, le fantôme avait hurler contre lui, rappelant que c'était des toilettes pour filles, mais voyant que Sebastian était souffrant, elle s'était calmée, bien avait accepté qu'il vienne ici à chaque crise. Elle s'appelait Myrtle, une ancienne élève de Serdaigle, morte après avoir entendu un sifflement alors qu'elle voulait juste pleurer tranquillement. Elle avait un peu peur de Sebastian, sans comprendre pourquoi, mais lui parlait quand il venait crispé par la douleur.