CHAPITRE 49

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ATMOSPHÈRE : « Do you really hurt me, Nessa Barret »  

Les rues de Manhattan défilaient à toute vitesse devant moi. J'accélérais, zigzagant entre les voitures. Je ne savais pas où j'allais, je voulais juste rouler, m'évader et partir le plus loin possible de cet institut.

Tandis que les lumières de la ville déserte m'éblouissaient, je repensais à Enzo, à cette soirée où tout avait changé. À cette soirée où j'ai commencé à l'apprécier.

Ce soir-là, il était rentré tard comme à son habitude. Il était descendu à la cave et avait jeté sa veste au sol. Quand j'avais posé les yeux sur lui, je l'avais trouvé différent. Comme si l'espoir qu'il avait de la retrouvée avait disparu. J'avais d'abord cru qu'elle était morte, mais il avait mis fin à mes hypothèses en brisant le silence.

— J'ai perdu sa trace...Encore.

Il s'était assis à mes côtés, regardant le vide devant lui. Je m'était approchée, posant une main sur son bras.

— On va la retrouver.

Il avait secoué la tête doucement, regardant ma main.

— Ne perds pas espoir, pas après toutes ses années.

— Ce n'est pas l'espoir que je perds, princesse. C'est ma vie.

— Tu me répètes sans cesse que les Shadow sont le clan le plus redouté de la mafia New-Yorkaise, pourquoi ?

— Les ombres, Lara. Tu ne les voient que lorsque la lumière s'éteint et que tu te retrouves seule, confronté à leurs obscurs reflets.

Je lui avait adressé un regard en coin. Au départ, cette métaphore m'avait fait peur, désormais, je comprenais son double sens. C'était un peu comme une parole d'honneur, destinée à effrayé l'ennemi et à rassurés ses combattant. Parce que les ombres, une fois accrochées ne vous lâche jamais. Et au fond de moi, j'espérai qu'il soit encore là, à mes côtés.

Cette nuit-là, nous avions beaucoup parlé, je voulais qu'il se livre à moi, qu'il se confie. Lui qui était si silencieux d'habitude, si distant. Nous nous rapprochions enfin.

— Pourquoi tu m'appelles princesse ? avais-je demandé.

— Je pense que c'est comme ça qu'elle aurait aimé que je l'appelle.

Je me souviens avoir baisser les yeux, surprise qu'il ait opté pour ce surnom avant de finalement lui réponde :

— Elle aimerait beaucoup...Je suis désolé, de ne pas être-elle.

Il avait relevé les yeux vers moi, prenant mon visage en coupe.

— Princesse, ton arrivée dans ma vie m'a sauvé. Je menais un combat sans fin, je n'avais aucune famille et tu es apparue.

— Tu veux dire que, on est un peu comme une famille ?

Après un hochement de tête, il s'était mis à caresser ma joue.

— Tu n'es pas un monstre.. Enzo. Ton combat a une cause défendable. Les conséquences qui en découlent ne valent rien.

— Ce n'est pas ce que tu me disais, avant.

—Avant, je n'avais pas compris, avais-je répondu directement.

D'une main, j'avais agripper sa nuque, le prenant dans mes bras. Il avait enfui sa tête dans le creux de mon cou.

— Merci..., avait-il murmuré.

J'avais vécu les pires atrocités avec lui. Il avait tué tous mes proches, il avait laissé un salaud me violer, brûler et tabasser ma peau. Pourtant, il m'était impossible de le haïr. Sous ce cœur de pierre, ce n'était qu'un petit garçon cherchant sa sœur et moi, je n'étais qu'un dommage collatéral. Mauvais endroit, mauvais moment.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant