CHAPITRE 50

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ATMOSPHÈRE: « Why'd only call my, Merci »

Il était là. Je ne rêvais plus, il était là, devant moi.

Je pensais qu'il allait me repousser comme à son habitude alors je fis le premier pas pour me reculer, mais ses bras m'arrêtèrent en me prenant par la taille. Il m'attira à lui, me pressant contre son torse. Je ne bougeai plus, surprise par ce qu'il était en train de se passer.

Derrière lui, Konor lâcha ses armes en me fixant de haut en bas, comme si, lui aussi, il croyait que j'étais morte.

— Trasher, fais la rentrer ! criait Alaric.

Je serre les dents, m'accrochant à son t-shirt. Je ne voulais pas être enfermer à nouveau. Je voulais retourner sur ce pont et sauter pour de bon. Après nous être fixés durant de longues minutes, il releva ensuite la tête vers Alaric en me repoussant. Je le regardai fixement, croyant que lui aussi avait décidé de retourner sa veste. J'étais prête à l'insulter de tous les noms, mais il me devança, s'adressant à Alaric d'un ton froid.

— Je n'ai aucun ordres à recevoir de toi et elle également.

J'écarquillai les yeux, surprise, pendant que, d'un geste lent, il me tendit quelque chose. En baissant les yeux, je pus voir que c'était les clefs de sa moto. Je les prit doucement dans ma main lui chuchotant un : « merci » contre lui.

La seconde suivante, il se recula d'un pas, me laissant l'opportunité de courir vers la sortie comme si ma vie en dépendait. J'entendais leurs hurlements derrière moi, mais personne ne me poursuivait. Lui et Konor faisaient barrage. J'étais libre, enfin libre.

J'enfourchai la moto à une vitesse folle et démarrai directement. Je pris le même chemin que dans ce rêve, le même chemin pour enfin trouver la paix. Il était revenu, après avoir disparu pendant plus de deux mois. Il se tenait là, debout devant moi.

Lorsque je l'avais vu se ruer vers l'intérieur du Vortex ce jour-là sans aucune hésitation, c'était à ce moment-là que j'avais réellement compris. Il était aussi brisé que moi, seulement il le montrait différemment. Nos âmes étaient faites pour se rencontrer. Notre première rencontre avait été brutale, tout comme le reste de notre relation. Et la fin le sera elle aussi.

Au loin, je pus apercevoir le pont. J'y arrêtai la moto, regardant ce même paysage dont j'avais rêvé quelques heures au par avant. Il faisait encore nuit, le tranquillisant qu'ils m'avaient injecté ne m'avait endormie que pendant quelques heures. Je me retrouvai désormais là, au même endroit que dans ce rêve.

Ayant trop peur de rêver à nouveau, je n'attendis pas plus longtemps et me positionna sur la rambarde déjà prête à sauter. Je pris la photo entre mes mains, regardant une nouvelle fois Enzo bien décidée à le rejoindre.

Alors que je m'apprêtais à faire le grand saut pour la seconde fois, le bruit d'un moteur au loin me fit relever la tête. Lorsque je me suis retournée pour lui faire face. Il était là. Il m'avait suivie.

Il enleva son casque, restant assis sur sa moto en me dévisageant.

— Je te déconseille de sauter, être paraplégique, c'est nul.

— Disparaitre pendant deux mois aussi, dis-je alors.

— Je te l'ai dit, je devais régler des affaires.

Je suis restée muette face à sa réponse. Venait-il vraiment de m'avouer avoir passé deux mois entiers à me venger ? Il posa ses bras sur son guidon, me regardant fixement.

— Descendre de se pont. Tu me donnes le vertige.

— Pourquoi ? Tout le monde me ment.

— Je ne t'ai jamais menti, répliqua-t-il.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant