CHAPITRE 54

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ATMOSPHÈRE : " Drop dead, Holly Humberstone"

Mon frère me manquait, il me manquait terriblement. Il y a trois mois, ma seule envie était de partir loin d'ici, de cette maison, de m'évader, de retrouver ma liberté. Maintenant, je voulais retourner en arrière, retrouver ma routine avec lui. Si c'était à refaire, je le referais mille fois. Subir une année de souffrance entière, juste pour pouvoir revivre ces moments à ses côtés, pouvoir à nouveau sentir sa présence.

Je sentis mon cœur pulser fort dans ma poitrine en montant les escaliers. Quand je vivais ici, cet étage m'était formellement interdit. Enzo ne faisait confiance à personne et il avait raison. Son bureau se trouvait à droite tandis que sa chambre se trouvait juste devant. Il n'y avait rien d'autre. Le couloir était immense, mais ne se composait que de ses deux uniques pièces.

En ouvrant la première porte, je compris vite que c'était son bureau en voyant l'énorme pile de livres au sol, les dossiers éparpillés sur son bureau, mais surtout, son précieux verre de whisky.

Quand il travaillait, il aimait parfois boire quelques verres, ça l'aidait, disait-il. Je ris doucement à cette idée, m'avançant dans la pièce. Sur la plupart des dossiers, le nom de mon père y était noté. Notre père.

Je serre les dents, chiffonnant l'une des feuilles dans ma main. Je ne voulais pas lire, je ne voulais pas m'encombrer les pensées avec lui. Tout ce que je voulais, c'était retrouver un peu de lui, à travers ces pièces.

Je pris place dans le grand fauteuil, me servant un verre de whisky. Je toussotai lors de ma première gorgée.

— Comment tu ne finissais pas bourrer avec ça ? murmurai-je.

Je posai le verre, attrapant sa veste de costar posée plus loin.

— Toujours la classe le grand frère.

Je me rappelai ses costumes plus chics les uns que les autres. Il adorait la couleur rouge, et ses vestes toute plus originales les unes que les autres me faisaient toujours rire. Dans un autre monde, peut-être que j'aurai pu sortir avec lui. Je souri à cette pensée, la mettant autour de moi en regardant mon reflet dans la glace accroché sur le mur opposé. Elle avait encore son parfum.

Je soupire, décidant de me lever avant de rejoindre sa chambre. Je sautai presque sur son lit, me roulant en boule en serrant son coussin contre moi. L'espace d'un instant, je me revoyais là, dans ses bras.

Parfois, il m'autorisait à dormir avec lui. Mes cauchemars ne cessaient que quand il était là, et, moi, je pense que je lui permettais de rêver un peu. Comme si c'était sa sœur qu'il tenait dans ses bras. Si seulement il avait su.

Je retins un énième sanglot mordant le dos de ma main. Cette situation me rendait dingue.

Si seulement nous l'avions découvert plus tôt, nous aurions pu éviter cette mission, nous aurions évité les complications, mais surtout, il ne serait pas mort, il serait encore en vie, à mes côtés.

Je grogne, balançant ma main violemment sur la table de nuit près de moi. Elle explosa au sol dans un bruit sourd laissant sur son passage plusieurs bouts de papier chiffonner.

Je fronce les sourcils, me redressant légèrement pour mieux observer. Des lettres... C'étaient des lettres. J'agrippai un bout de papier du bout des doigts afin de pouvoir lire ce qui était écrit.

« Princesse. »

Mon cœur rata un battement. De mes yeux écarquillés, je fixai le mot écrit à l'encre noire. Son écriture rendait ce mot d'autant plus beau. Elles m'étaient destinées. Toutes ses feuilles volantes, il les avaient écrites pour moi.

LA VERITÉ MENT TOME1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant