LA VERITÉ MENT TOME1

CHAPITRE 57

ATMOSPHÈRE: « All be good jaymes young" ♪

Je lève les yeux au ciel, lançant mon as de pique sur la table. Riley adorait le poker. Bizarrement, son prénom sonnait un peu comme celui de Harley Queen. Je pensais qu'entre ces deux personnages leur prénom était la seule différence. Cette fille était complètement tarée. En apprenant qu'Alaric m'avait enfermée ici, elle n'avait pas hésité un seul instant à se faire enfermer à son tour.

— Lara ! C'est ton tour!

Konor explosa de rire à côté d'elle. Après m'avoir enlevée il y avait quatre ans dans sa voiture à la place de James, il avait refait son apparition dans ma vie et venait désormais me rendre visite chaques semaines. Pendant quelques heures, chaque samedi j'avais l'impression de retrouver ma vie d'avant.

— Riley, elle vient de te rétamer ma belle et en beauté !

Je ris à mon tour, lui mettant un petit coup d'épaule complice. Notre camarade fit la moue en croisant ses bras sur sa poitrine.

— Oh ça va ! Tu auras droit à mon dessert ce soir pour me faire pardonner, riai-je.

Je vis ses yeux s'illuminer à la seconde où j'eus fini ma phrase. Il ne lui en fallait pas plus. Parfois, elle me faisait penser à Jen, elle aussi adorait se goinfrer.

La Riley que je découvrais ici jour après jour était bien différente de celle qui m'avait droguée. Peu à peu, je comprenais pourquoi Enzo l'aimait autant.

La porte de la salle s'ouvrit, atteignant toute joie lorsqu'un médecin fut son entrée.

—L'heure à sonner, les visites sont terminées pour aujourd'hui.

Konor se leva, me prenant dans ses bras.

— On se voit la semaine prochaine, princesse.

J'hoche la tête, lui servant l'un de ces sourires faux qu'arborait mon visage depuis bientôt un an.

Ce surnom ne me choquait plus autant qu'avant, Konor avait pris l'habitude de l'utiliser et, à vrai dire, quand il sortait se sa bouche, c'était presque agréable à entendre. Ça ne me faisait pas penser à Enzo, ou, du moins, je n'en souffrais plus. Quand Konor le disait, j'avais l'impression que c'était mon frère qui me parlait et ça me rassurait.

Il salua Riley d'un salut militaire avant de tourner les talons et de disparaître de l'autre côté de la vitre. Je me levai à mon tour, me dirigeant vers le petit jardin.

— Ne reste pas dehors trop tard ! Tu vas tomber malade.

— Ne t'en fais pas Riley, je devrais survivre, dis-je en rigolant.

Je pris la porte à mon tour, descendant les marches jusqu'à la cour extérieure. Je détestais être enfermée dans ma chambre, déjà parce que l'endroit n'était vraiment pas accueillant, sombre, petit et dégoûtant, mais surtout parce que ma colocataire me foutait la trouille.

Alors, j'avais pris l'habitude de passer mes journées à faire du sport dans la cour, marcher, lire ou encore regarder la télé sans oublier de jouer au poker avec Riley.

Malgré plus d'un an passé ici, je n'avais jamais su comment elle s'était faite enfermer et, à vrai dire, je n'étais pas certaine de vouloir le savoir.

Je savais simplement qu'Enzo lui avait laissé une lettre à elle aussi et que, depuis, elle avait juré de rester à mes côtés.

Elle et Konor étaient les seules personnes qu'il me restaient à présent. James avait disparu depuis ce jour-là et Trasher, lui, n'avait plus donné signe de vie. Comme si c'était lui qui était mort le jour où James avait failli me tuer.