LA VERITÉ MENT TOME1

CHAPITRE 58

ATMOSPHÈRE : «We need a hero, Sam Tinnesz »  ♪

Trasher.

C'est elle qui était enfermée dans cet asile, pourtant je me demandais si ce n'était pas moi le fou. Son absence me rendait dingue. James avait tout simplement disparu, tout comme Alaric. Konor et moi étions sur leurs traces depuis bientôt un an sans jamais trouver quoi que ce soit de concret.

J'étais suivi, surveillé. Alaric me connaissait assez pour savoir que je n'abandonnerais jamais. J'avais toujours ce que je voulais et ce que je voulais maintenant, c'était elle. Je ne pouvais pas m'approcher et risquer de lui causer encore plus de problèmes, alors c'est Konor qui se chargeait d'aller la voir et de me dire comment elle allait.

La faire sortir de cet enfer était devenu notre priorité. Malheureusement, James et Alaric n'avaient pas fait les choses à moitié. Le passif de ce qui était censé être mon frère avait beaucoup aidé. Étant sous couverture, son rôle de psychiatre lui a ouvert des portes pour mieux fermer à double tour celles de ma beauté. Enfoiré...

Je trainais dans le bois comme à mon habitude à l'heure des promenades.

Je garais ma moto non loin du grillage pour pouvoir la regarder. Elle m'obsédait à tel point que je pouvais devenir fou si je ne la voyais pas sortir.

Un soir, Konor avait dû m'arrêter de force. Ça faisait deux jours de suite qu'elle n'était pas sortie et les visites n'étaient prévues que le lendemain.

J'étais prêt à faire brûler l'établissement, faire exploser toute ses putains de portes en béton armé pour aller la chercher. Je m'en foutais royalement des conséquences, mais Konor m'avait très vite rappelé qu'elle aussi en paierait le prix.

Alors, j'avais attendu le lendemain, je n'avais pas dormi, j'avais les yeux rivés sur sa fenêtre jour et nuit. Je me rappellais encore ce jour où mon cœur battait tellement fort à l'intérieur de ma poitrine que je m'était cru en train de mourir. Cette sensation, celle d'être capable de sacrifier sa propre vie pour en sauver une autre, la sienne, je ne l'avais jamais ressentie. Cette petite peste m'avait changé. Elle avait chamboulé quelque chose en moi qui me rendais dingue et c'est cette nuit-là que je l'avais vraiment compris.

Deux ans au par avant, j'étais prêt à me faire exploser pour elle. Par je ne sais quel miracle j'avais survécu alors, j'espérais pouvoir vivre cette seconde vie octroyée à ses côtés à présent.

Ce soir-là, j'avais vu Konor arriver derrière moi et fou de rage, je l'avais agrippé au col, le poussant contre l'arbre

— Mec, détends-toi putain elle est vivante !

— Tu l'as vue ? T'en es sûr ?

Il me repoussa, frottant sa chemise, me dévisageant.

— Évidemment que j'en suis sûr merde. Elle est malade.

— Comment ça malade ? Ils s'occupent d'elle ?

Il haussa un sourcil, avant de les froncer quelques secondes.

— Trasher, est-ce que tu l'aimes ?

— Non. Je n'ai jamais aimé personne, tu le sais bien.

— Tu mens.

— Je ne mens pas, contente-toi de répondre à ma foutue question.

Il ricana, ce qui me mit encore plus fou de rage. Mon cœur battait à tout bout de champ dans ma poitrine. Je voulais une confirmation, je voulais qu'il me réponde un simple oui avant que je ne défonce tout pour aller m'assurer moi-même qu'elle allait bien.