Le bal de Shiratorizawa

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À chaque instant où Semi voulait s'approcher de Shirabu, Goshiki arrivait et l'accaparait. Les actions du plus jeune permettaient des réactions assez diverses chez les différents membres de l'équipe. Yamagata était réellement dépité et triste de voir que celui qui lui plaisait plus qu'il ne le faut s'accrochait corps et âme au passeur de deuxième année. Shirabu lui éprouvait de la compassion et un peu de tristesse dans ce qui transparaissait des actes du petit ace. Quant à Semi, il bouillonnait intérieurement, il n'en pouvait plus de voir Goshiki s'accrocher d'une telle manière à son Shirabu. 

Effectivement, cette mascarade durait depuis le début de la semaine. Lundi, Goshiki s'était précipité sur Shirabu dès son arrivée dans le réfectoire et ne l'avait pas lâché sauf pendant les cours. Mardi, il l'avait supplié de l'aider pour ses devoirs qu'il n'arrivait pas à faire car - je cite - "c'est trop dur de travailler quand tu m'encourages pas". Mercredi, soit aujourd'hui, le petit ace avait disparu avec le deuxième année, de sorte à ce qui Yamagata et Semi ne les croisent jamais. 

Semi aurait vraiment aimé parler avec Shirabu. Il avait espéré pouvoir le faire le lendemain de sa venue chez lui mais Goshiki accaparait toutes les possibilités. Même à l'heure de l'entrainement, quand Semi essayait de s'approcher du deuxième année, le première année avait toujours quelque chose d'intéressant à lui montrer plus loin. Le troisième année s'était retenu à plusieurs reprises de frapper le mur qui, comme dirait Tendou, "ne t'a absolument rien fait alors laisse le tranquille". 

Le seul moyen pour parler avec Shirabu fut de mettre Tendou dans la confidence. Même si honnêtement, Semi savait qu'il paraissait très sournois et presque indigne de confiance pour certains, il connaissait son meilleur ami comme sa poche et il était de son devoir d'ami exceptionnel de lui dire ce qui se passait. 

Comme attendu, Tendou avait sauté de joie à la nouvelle et n'avait pas pu s'empêcher de le dire à Ushijima mais ça, Semi ne lui en voulait pas. Il était vraiment content que son meilleur ami ait trouvé quelqu'un dans sa vie et surtout quelqu'un qui le traite aussi bien. Finalement, après une bonne vingtaine de sauts, Tendou avait accepté de transmettre le message à Shirabu, trop heureux de rendre service à son "Semi-Semi". 

Le troisième année était maintenant stressé. Il attendait au point de rendez-vous depuis vingt minutes. Il ne voulait pas être en retard ou rater Shirabu. Mais par dessus tout, il voulait être là quand il arriverait. Il était donc là depuis vingt minutes mais il restait encore cinq minutes avant l'heure exacte du rendez-vous. 

La nuit était tombée, et, adossé contre le mur à côté du distributeur, Semi regardait en direction des escaliers. Il attendait impatiemment de voir les pieds de Shirabu se poser sur ces marches. Il avait peur qu'il ne vienne pas. Imaginez si Goshiki l'avait aussi emprisonné pour qu'il soit avec lui à chaque heure du jour et de la nuit. Semi avait l'impression de devenir parano et poussa une grande respiration en fermant les yeux. 

- Tout va bien ? 

Semi rouvrit ses paupières d'instinct. Shirabu se tenait devant lui, les cheveux un peu décoiffés, un petit sourire sur les lèvres. Eita lui sourit aussi et les deux passeurs restèrent comme ça pendant quelques instants. 

- Je vais bien, finit par répondre Semi alors qu'il attrapait tendrement sa main. 

- Je suis désolé qu'on ait pas pu parler avant aujourd'hui, Goshiki avait vraiment besoin de moi. 

- Mais il n'était pas obligé de te coller comme il le faisait. 

- Tu es jaloux ? 

Un sourire moqueur et attendri éclairait le visage de Shirabu. 

- Non, je suis pas jaloux. 

- Ah oui vraiment ? 

- Oui. 

Le deuxième année fixait les yeux de Semi et s'approcha de lui en posant sa main libre sur son torse. 

- Goshiki est jaloux lui aussi. Yamagata n'a rien fait de mal pourtant. Il est juste jaloux de sa relation avec le petit roux de Karasuno. Et en plus, il est jaloux que Yamagata l'appelle par son prénom et que Goshiki ait juste le droit à son nom de famille. 

- C'est pour ça qu'il t'accapare tout le temps ? Pour éviter de croiser Yamagata ? 

- Oui. Il pensait aussi que Yamagata et Hinata étaient en couple. C'est pour ça qu'il l'a giflé quand il lui a demandé s'il voulait l'accompagner au bal. 

- Oh je vois. 

- Mais ne dis rien à Yamagata, Goshiki doit lui en parler tout seul. 

- Avant ou après le bal ? 

- Je ne sais pas, c'est à lui de décider. 

- J'aimerais vraiment allé au bal avec toi moi. 

Shirabu caressa tendrement la joue de Semi en rougissant. 

- Moi aussi mais.. je crois que ça semble compromis, Goshiki voulait lui en parler pendant le bal. 

- Tu lui as parlé de moi ? 

- Non, sinon il se sentirait trop coupable. 

Semi attira Shirabu contre lui en posant ses mains dans le bas de son dos. 

- Je n'arrive pas à croire que la semaine dernière je voulais encore t'étriper et qu'aujourd'hui je suis plus que ravi de te serrer dans mes bras, avoua le plus vieux. 

Le plus jeune posa ses yeux sur le troisième année. Il passa une main dans ses cheveux blond cendré et embrassa le bout de son nez. 

- C'est pas fairplay ça, grogna Semi. 

- Je n'ai jamais dit que tu ne pouvais pas faire la même chose. 

Eita observa avec attention Kenjiro avant de le soulever dans ses bras. Le deuxième année était aux anges. 

- Alors, si on ne peut pas aller au bal ensemble, laisse moi danser avec toi. 

Semi était déterminé et commença à tourner en tenant Shirabu contre lui dans ses bras. Un sourire immense s'établissait sur les lèvres du plus jeune. Quand ils eurent terminé leur danse virevoltante, le troisième année déposa son partenaire au sol. Ce dernier resta collé contre lui. 

- Tu m'accorderas une danse au bal ? s'enquit Eita. 

- Avec plaisir. sourit Kenjiro. 

- Alors tu dois signer là. 

Le plus vieux pointait ses lèvres avec son index. Le cuivré s'avança. Les doigts de Semi s'entrelacèrent avec les siens. Il se leva tout juste sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur celles de son partenaire de danse.  

Leur baiser était doux. À la fois passionnel et très tendre. Le temps semblait s'être arrêté autour d'eux. Shirabu avait installé sa main dans le cou de Semi et le baiser prit une autre tournure. À présent, les deux amants se dévoraient les lèvres avec vigueur et envie. Le plus vieux tenait fermement le plus jeune par la taille et le serrait contre son torse. Ce dernier semblait apprécier le moment plus que tout. Une bulle s'était créée autour des deux tourtereaux. Rien ne semblait pouvoir les séparer. 

Au bout de quelques minutes, leurs lèvres se décollèrent et leurs yeux se rencontrèrent, se disant une seule chose : ils avaient envie de recommencer.