Le bal de Shiratorizawa

③

Semi poussa la porte en entrant dans le gymnase et l'entrainement put commencer. Au bout d'une heure et demi, toute l'équipe se rassembla en cercle au milieu du bâtiment. Une fois tout le monde assis, Tendou prit la parole. 

- Alors, comme vous le savez le bal est bientôt et on doit faire des binômes parce que c'est obligatoire. Donc chacun se met avec un membre de l'équipe et tout ira bien ! 

Ce dernier prit la main d'Ushijima et fit un grand sourire. Tout le monde se mit petit à petit en binôme jusqu'à ce qu'il ne reste que Semi, Shirabu, Goshiki et Yamagata. Le silence régna un moment entre les quatre. Silence arbitré par Tendou et soutenu par Ushijima.

Au bout de cinq minutes, le couple sortit du gymnase et Yamagata regarda Goshiki. Ce dernier se mit à rougir doucement. Shirabu soupira silencieusement et Semi fronça les sourcils. 

- Si personne se décide ça va être simple, s'exclama le deuxième année en attrapant le bras du petit as, laissant Yamagata les yeux grands ouverts et Semi soulagé. 

Le première année ne dit rien tandis que le passeur gardait son bras contre lui. Les deux amis sortirent du gymnase, laissant un lourd silence. Le serveur attitré de l'équipe regarda son colocataire. 

- Tu vas survivre une soirée avec moi ? ricana-t-il. 

Yamagata hocha la tête sans grand enthousiaste. 

- Tu voulais te mettre avec Goshiki je suppose. 

- Ouais, soupira-t-il en se grattant la nuque. 

- Pourquoi tu l'as pas fait ? 

- J'ai pas eu le temps. Ou du moins je savais pas comment le faire. 

- Bah trouve un moyen mais invite le. Tu vas pas laisser ta chance et moi je trouverai quelqu'un d'autre pour le bal. 

- Mais tu supportes pas Shirabu.

- C'est pour ça que j'ai dit que je chercherai quelqu'un d'autre. 

- Mouais. Merci mec. 

Yamagata inclina la tête et tapota l'épaule de Semi amicalement. Les deux colocataires sortirent et rejoignirent leur équipe au réfectoire pour le déjeuner. Toute l'équipe de volley était rassemblée sur une même table et mangeait en discutant joyeusement.  

Le libéro ouvrit la bouche et commença à parler. 

- Vous rentrez chez vous le week-end prochain ? 

- Oui, c'est l'anniversaire de ma grande sœur, annonça le plus jeune. 

- Ma mère m'a appelé pour que je rentre comme ma petite sœur revient aussi de l'internat de son collège. déclara le passeur de troisième année. 

Le passeur principal de l'équipe se contenta d'hocher la tête sans rien dire de plus. 

- Moi aussi je rentre, finit Yamagata. Je vais voir un ami. 

Goshiki regarda alors celui qui venait de parler et se gratta la joue. Il semblait vouloir dire quelque chose mais n'osait pas ouvrir la bouche. Le libéro ne voulant pas le brusquer ne lui demanda alors pas ce qu'il se passait et tout le monde finit par oublier. 

Une fois le déjeuner terminé, toute l'équipe sortit du réfectoire et vaqua à ses occupations, se donnant rendez-vous pour un autre entrainement le soir-même. Semi retourna dans sa chambre, comater dans son lit et plancher sur ses cours. 

Son téléphone se mit à sonner et le garçon décrocha. 

- Allô ? 

- Oui mon chéri, comment ça va ? 

- Très bien maman, je vais bien. 

- Je suis contente de l'entendre. Tu te rappelles qu'on a invité des amis le week-end prochain ? 

- Oui maman, c'est la quatrième fois que tu me le dis, en à peine quatre jours. 

- C'était pour être sûre. 

- Et bien sois en sûre, je suis au courant qu'on a des amis à papa et toi qui viennent à la maison le week-end prochain. 

- Parfait alors je te dis au week-end prochain mon chéri. 

- Oui maman. À bientôt. 

Il soupira et se remit à travailler pour pouvoir profiter de la fin de son week-end sans penser à ce qui l'attendait la semaine prochaine. 

Ce week-end là passa rapidement. Si on devait le résumer, ce serait des entrainements multiples juste pour le plaisir, un Goshiki et un Yamagata qui se tournaient autour et sans oublier un Semi et un Shirabu qui s'envoyaient des piques à chaque fois qu'ils pouvaient. C'est aussi comme ça que la semaine suivante se passa, avec les cours en plus. 

Le week-end suivant arriva enfin. Semi partit, valise en main, vers la gare pour rentrer chez lui. Sur le quai, la foule se pressait. Beaucoup entraient, beaucoup sortaient, beaucoup stagnaient. Une petite tête s'approcha, casque sur les oreilles, du troisième année et attrapa la manche de son pull. Le jeune homme ne tourna même pas les yeux et frotta la petite tête. 

- Arrête Nii-chan, tu vas encore me décoiffer. soupira une jeune fille âgée d'environ quatorze ans. 

- Dis moi bonjour la prochaine fois sale mioche. 

- Sale toi même, moi je me suis lavée ce matin au moins. 

Le garçon soupira, amusé. Le train arriva alors et les deux montèrent. Ils s'installèrent l'un à côté de l'autre, chacun leur musique dans les oreilles. 

- Tu as prévenu maman à quelle heure on arrivait ? questionna Semi. 

- Bah oui, je savais que t'étais trop bête pour y penser. 

Le plus vieux lui pinça la cuisse et sa sœur menaça de le mordre. 

Au bout de moins d'une heure de trajet, le train arriva à destination et la fratrie Eita descendit. Ils sortirent de la gare et marchèrent en direction d'un petit groupe de maisons, à une dizaine de minutes. 

Une femme attendait sur le pas de la porte de la maison devant laquelle ils s'arrêtèrent. Elle se précipita vers eux et les serra dans ses bras. 

- Maman tu m'étouffes, couina la petite sœur. 

- Pardon ma chérie, excuse moi. 

Elle embrassa le front de sa fille et caressa les cheveux de son fils. 

- Entrez donc tous les deux. J'ai préparé du thé. 

Leur mère ayant récupéré leurs valises malgré leur interdiction, le jeune homme souffla à sa sœur. 

- Elle changera jamais avec son thé à toute heure du jour et de la nuit. 

Les deux adolescents entrèrent dans la maison, retirèrent leurs chaussures et se glissèrent dans le salon. Leur mère servait déjà le thé quand ils s'assirent. 

- J'espère que vous avez fait bon voyage les enfants. J'avais hâte de vous voir. 

- Oui maman, on fait toujours bon voyage. lâcha la jeune fille. 

Semi hocha la tête et prit sa tasse de thé en main. 

- Bien, vous vous souvenez que nous avons des invités ce midi. 

- Oui maman, soupirèrent-ils en chœur. 

- Bien, au moins on est sûr. J'espère que vous vous comporterez bien. Ne soyez pas blasés comme à votre habitude s'il vous plait. Et ça vaut pour vous deux, autant toi Eita que toi Suzu. 

- Oui maman, répondirent-ils de nouveau en chœur. 

- Parfait alors préparez vous pour tout à l'heure et changez vous. Je n'ai pas envie que les Shirabu vous voient en survêtement pour la première rencontre. 

- Les Shirabu ? s'exclama Semi.