Chapitre 1

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   Ça y est, c’est la rentrée, non attendue bien sûr. Je n’ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit… Pas pare que je suis stressé à cause de la rentrée. Je m’en contre fou. Juste… Que lorsqu’on a l’habitude de se coucher à l’heure où l’on doit se lever…Ça fait qu’on n’arrive pas à dormir ! Même si en réalité, je suis juste en train de me mentir à moi-même.

- TAEHYUNG, BOUGE TES FESSES DE FEIGNASSE ET PREPARE TOI POUR LE LYCEE !

   Je soupire en l'entendent hurler aussitôt le matin. Je ne peux même pas faire semblant de dormir, elle me sortirai de force de la maison. J'ai beau être plus grand et plus épais que ma mère, ça ne l'empêche pas d'être un monstre quand il s'agit de nous bouger nos fesses.
   Je m'allonge sur le dos et regarde mon plafond, je ferme un instant les yeux essayant de l'imaginer en train de se préparer pour notre dernière année de lycée, tout stressé. Ce serait tellement son genre. Il serait venu me chercher et au passage réveillé pour qu'on soit à l'heure. On aurait acheté des viennoiseries sur le chemin du lycée puis on aurait rejoint notre bande de pote.
   La porte de ma chambre s'ouvre d'un coup me tirant de ma rêverie car oui, c'en était une. Jamais ça ne se réalisera, uniquement dans ma tête. Mon cœur se serra à cette pensée, à celle où je ne le reverrai plus.

- Tu ne m'as pas entendu ? Je t'ai dit de te préparer ! Tu vas être en retard pour ton premier jour. Tes professeurs attendent beaucoup de toi et tu as intérêt à bien te comporté avec eux ! Ils ont été assez indulgent comme ça pour ne pas te faire redoubler.

- Tu me l'as déjà répété un million de fois, je pense avoir compris. Tu ne penses pas ? Dis-je sèchement.

- Ne commence pas à me parler sur ce ton, Taehyung ! C’est ton père qui t’emmène ce matin alors dépêche de t'habiller. Dit-elle en sortant de ma chambre.

   Après avoir ronchonné un bon coup, je me lève de mon lit et me dirige dans la salle de bain pour me préparer. Une fois prêt après avoir simplement enfilé un col roulé noir et un jean troué de la même couleur, je me regarde dans le miroir. J'ai dû mal à me reconnaître, après tout, je pense que ça changerai n'importe qui. Il m'a changé, sans le vouloir peut-être, mais je ne saurais redevenir comme avant sans lui. Comment je le pourrais, après tout ? C'était lui qui constituait tout mon monde.
   Je soupire et détourne le regard, même mon propre reflet me fait penser à lui. Je referme la porte de la salle de bain derrière moi et descends rejoindre ma famille pour le petit déjeuner. Je n'ai pas faim, pas après toutes ces pensées. J'ai l'impression d'avoir l'estomac dans la gorge prêt à s'enfuir à tout moment si j'avale quoique ce soit.

- Tu ne prends pas ton petit déjeuner ? Demande mon petit frère.

- Non, je n'ai pas très faim.

- Tu devrais, moi dès 10h mon estomac n'arrête pas de gargouiller ! J'imagine pas si je ne prenais pas mon petit déjeuner !

   Je pose mes mains sur les cheveux longs de ma petite sœur et commence à lui refaire ses couettes déjà défaites.

- Je suis déjà grand et fort, c'est pour ça. Toi tu dois prendre des forces pour continuer de grandir. Sinon notre petit frère va vite te rattraper.

- C'est bon pour toi, Taehyung ? Demande mon père descendant les escaliers en nouant sa cravate.

- Ouais.

  Je fais un rapide bisou sur le front de mes cadets et sors de notre maison, le sac sur le dos pour monter dans la voiture de mon père.
  La tête posée contre la vitre, je regarde les rues de Séoul défilées sous mes yeux.

- On compte sur toi cette année, tu le sais Tae ? On ne veut pas que cette année soit la même que la précédente. Je sais que ça n'a pas été facile ces derniers mois... Je comprends, vraiment,  mais tu dois penser à ton avenir. Tu ne peux pas continuer sur cette voie. On t'a laissé faire au début mais maintenant tu te reconcentres sur tes études. L'école d'art est assez chère comme ça, tu dois maintenant tes notes dans les matières principales et non seulement en chant ! Sinon ils t'enverront dans un lycée général et ces deux dernières années n'auront servi à rien. Il te reste une année, je sais que tu peux y arriver. Je crois en toi.

   La voiture de mon père s'arrête après s'être garé devant mon lycée.

- Bonne journée, papa. Dis-je voulant clore le sujet.

- Bonne journée aussi, fiston.

   Une fois descendue de la voiture, le froid de septembre vint frapper mes joues. Les voix des autres élèves me montrent que je suis bien là, bien devant notre école. Tout le monde est joyeux de se retrouver, de commencer une nouvelle année et je me sens jaloux.
   Je soupire un bon coup en regardant les bâtiments. Je n'ai aucune motivation pour travailler cette année. Si ce ne tenait qu'à moi, j'aurais tout foutu en l'air et je n'y serais plus revenu. Je comprends l'inquiétude de mes parents, je comprends vraiment mais des fois... j'aimerais qu'ils me comprennent eux aussi et réellement. Qu'ils vivent juste une journée dans ma peau et qu'ils comprennent tout, vraiment tout.
   Je sais que j'étais le pire des fils l'an dernier. Je séchais tout le temps, je n’allais pratiquement jamais en cours, je parlais mal à mes parents, je terrorisais mon frère et ma sœur. Je sortais tout le temps la nuit, j’avais commencé à fumer, à boire, j’ai fugué et j’ai même fait des tentatives de suicide… Je leur en ai fait voir de toutes les couleurs, donc je comprends leur peur que ça recommence. J'ai réussi, grâce au soutien que j'ai eu, à remonter ne serait-ce qu'un peu la pente. Mes professeurs m'ont quand même validé mon année, ils ont pris comme prétexte que j’ai réagi de la sorte à cause de l’un de mes meilleurs potes… Park Jimin. C’est vrai, j’ai réagit comme ça à cause de sa mort… C'est la vérité mais utilisé son suicide en prétexte pour pouvoir réparer mes erreurs me foutent encore plus en rogne contre moi-même…
   Je m’en voulais, et m’en veux toujours, car, j’étais son meilleur ami mais je ne m’en suis pas rendu compte, qu’il était aussi mal dans sa vie. Je ne sais pas pourquoi il s’est tué, personne ne le sait mais… J’ai l’impression qu’il est toujours auprès de moi, auprès de nous, ses amis… J’en ai tellement pleuré avec les gars…Cette année, on aurait dû la faire encore ensemble… J’en ai les larmes aux yeux rien qu’en repensant à tout cela… Je me retiens de pleurer et essaye de me calmer au passage. Je me dirige ensuite vers les fiches pour savoir dans quelle classe on se trouve. Au loin, je voie mes amis regarder ces fameuse fiches d'un air maussade, me voyant arrivé, ils me regardent tous d’un air désolé et triste.
   Je crois que cette année s'annonce mal, comme je m'y attendais. Plus jamais ça sera passera bien, plus rien n'ira désormais.

Je n'y arrive pas sans toi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant