La malédiction des nymphes

Chapitre 19

Chapitre 19.

Naya.

Nazariu m'observe sans se cacher, malgré son physique imposant fait principalement de muscle, il n'est pas aussi féroce que l'on me l'avait décrit, son regard est intense pour autant, ses iris de couleur marron presque noir donnent davantage de profondeur, son nez fin et sa bouche pleine lui donnerait presque un visage doux s'il n'avait pas une barbe reliée par un tatouage à chacune de ses tempes, son torse musclé et traversé par une spalière accroché à son épaule de couleur noir tout comme le kilt en cuir qu'il porte, sa ceinture porte une flamme indiquant qu'il est le roi de la tribu de feu.
- Que représente le tatouage dans votre dos ?
Il me regarde à nouveau et fait glisser son regard partout sur moi.
- Tu n'as pas besoin de le savoir.
Je me renfrogne et il rit.
- Tu penses que nous allons faire connaissance ?
- Je... Euh... Non.
Il soupire et je le vois mener un combat intérieur.
- C'est un phénix, dit-il durement.
Je comprends qu'il ne faut pas que je pose davantage de question, il n'est pas là pour être gentil avec moi, il veut mon sacrifice et je lui donnerai si cela signifie sauver Kaan et tant d'autres, mes promesses de me battre pour tous ceux qui sont mort en mon nom se sont envolé à l'instant où j'ai vu le sang de Kaan couler légèrement de sa gorge, je ne veux pas qu'une autre personne meurt pour moi, je laisse couler une autre larme et ne retient pas les autres qui s'échappent de mes yeux, Nazariu grogne face à moi, mais je ne le regarde plus, je n'en ai plus la force, je laisse mes pensées divaguer et je ne me rends pas compte que je m'endors.

Après ce qu'il me semble une éternité de voyage au travers de la terre isolé, nous montons dans un navire qui nous conduira à la tribu de feu, je peux apercevoir la fumée épaisse du volcan toujours en éruption quand nous approchons, il a utilisé un bracelet qui m'empêche d'utiliser mes pouvoirs, j'ignorais qu'une telle chose existait alors que les nymphes ont des pouvoirs réduit depuis bon nombre de rotations.
Arrivé sur le rivage, je suis à nouveau mise dans un carrosse sous escorte de Nazariu, il ne me parle pas, reste impassible face à ma détresse quand Kumo tente de se débattre, les seuls bruits qui sortent de sa bouche sont le claquement de sa langue quand je veux m'opposer à sa façon de faire, c'est épuisé que je m'assoupis dans le carrosse et c'est le brusque mouvement de celui-ci qui me réveille, quand j'ouvre les yeux, je peux voir le ciel enfumé qui m'annonce que nous sommes arrivés dans la tribu de feu, le volcan en éruption est impressionnant et la lave qui s'en découle est hypnotique, je n'y ressens aucune chaleur comme me l'avait dit Kaan quand nous étions sur l'île des cérémonies plusieurs rotations planétaires plus tôt : si tu es une nymphe de feu, tu ne ressens pas la chaleur, même si mes jours étaient comptés, je souhaite être auprès de lui, cela faisait déjà trop longtemps que nous étions séparés et je ressentais un vide dans la poitrine, il n'était pas avec nous dans le cortège nous amenant ici et mis à part une détermination, c'était uniquement le sentiment que j'avais pu ressentir, tandis que moi, j'étais résignée à donner ma vie pour la sienne, le lien à mon poignet n'a pas faibli pour autant même s'il demeure celui que j'ai si longtemps regardé, il s'étiole au niveau de mes doigts.
Quand nous entrons dans le volcan, je suis agréablement surprise d'y découvrir un endroit charmant, le trône de Nazariu est impressionnant et des flammes sortent de son dossier, les nymphes qui se tournent sur son passage sont toutes en admiration devant son charisme, bien qu'elles me jettent un regard empli de mépris, il m'entraîne au fin fond de ce qu'il me semble être un labyrinthe dans le volcan, pendant que ses sujets baissent la tête à notre passage, il reste impassible et froid l'espace d'un instant, il me rappelle mon père, je n'ai pas pensé à lui depuis mon départ du palais et j'ignore s'il vit toujours.
- Le roi Kalex est-il toujours vivant ?
- Non, je l'avais prévenu que s'il ne m'offrait pas ta main, je viendrais la prendre de force, et nous y sommes, dit-il, ouvrant une porte où trône une table de sacrifice où se tiennent plusieurs nymphes assez âgées, il me rappelle les anciens qui étaient présents lors du Prisma.