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Je veux crier à m'en arracher les cordes vocales quand je vois des gens être tués ou être poussés à rencontrer la Faucheuse pour des broutilles. Pour du minerai ou pour du papier. Pour un liquide ou un bout de terre. Pour des idées foireuses ou un égocentrisme cruel.

Je ne vis plus, parce que je ne veux pas vivre. Je ne veux pas quand il y a une injustice, encore plus à grande échelle, qui se produit, aussi lointaine semble-t-elle. Je ne veux pas profiter de la vie quand d'autres n'ont pas cette chance. Je ne veux pas porter mes lunettes roses et prétendre que tout va bien quand tout va mal et que mes lunettes sont brisées. Je ne veux pas regarder ailleurs. Même si ça me fait brouiller du noir. Je ne veux pas être insensible, même si ça me démotive. Je ne compte plus sur celles et ceux qui sont la raison même de pourquoi toutes ces personnes, du Congo jusqu'en Palestine occupée, en passant du Kurdistan au Haut-Karabagh, subissent des atrocités.

Je n'ai jamais voulu aller sur scène et prendre part à cette pièce de théâtre. Je n'ai jamais voulu faire une partie d'échecs. Je vais brûler le script et détruire l'échiquier, parce qu'on a plus le temps de jouer. Mais on nous pousse constamment à ne pas descendre de l'estrade et de continuer notre rôle.

J'ai du mépris, de la haine et de la colère. Je n'ai plus d'espoir et j'ai le cœur en miettes. On affirme des évidences sans vraiment les penser, remettant ainsi en doute leur véracité. L'État est corrompu et les politicien·ne·s ne pensent qu'au pouvoir et à l'argent, mais continuons donc ce système, comme l'on dit nos ascendant·e·s, « on sait jamais, peut-être que si on vote pour le/la bon·ne... »

Nous voulons l'insurrection, mais attendons qu'elle vienne naturellement comme le printemps...

Mon rêve était d'être journaliste.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant